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mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

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La Résolution De L'opposition

La résolution de l'opposition                                                     

 

Les uléma de la Science des Fondations de la Jurisprudence ont élaboré une méthode scientifique pour résoudre le problème posé par l'opposition entre les récits. Cette méthode constitue l'une des branches les plus importantes de la science de Hadith et de la Science des Fondements de la Jurisprudence. C'est d’elle que dépend la compréhension et la déduction d'une grande partie des statuts, des concepts et des pensées islamiques. Cette méthode a ses règles qui sont:

1- La règle du cumul normative des récits opposés et de la primauté des uns sur les autres, tel que le cumul du général et du particulier, de la primauté du particulier sur le général, le cumul de l’absolu et du restreint, la primauté du restreint sur l'absolu.

 

L'explication scientifique de cette règle est le recours à la norme ou au bon sens, car celui-ci comprend que lorsque le Législateur Sage promulgue deux lois, l'une sous une forme générale, l'autre sous une forme particulière, ou l'une à portée universelle, l'autre à portée restreinte, la loi à la portée restreinte est considérée comme une présomption de l'interprétation du dessein du Législateur, et non une contradiction avec ce dessein. C'est pourquoi, l’interprétation du dessein du Législateur résout d'opposition.

Exemple: Il y a des récits qui interdisent d'une façon générale l'intérêt usuraire, tout comme il y a des versets coraniques qui décrètent cette interdiction et cette prohibition. Mais on trouve aussi des récits qui autorisent au Musulman de prendre un intérêt usuraire d'un mécréant en état de guerre.

En effet, on attribue au Prophète cette parole: «Ne mangez pas ce qui provient d'un intérêt usuraire et ne calomniez pas une femme honnête (mohaççanah)».

Et:

«Entre nous et ceux qui sont en guerre contre nous, la question de (l’interdiction de) l'intérêt usuraire ne se pose pas. Nous leur prenons mille dirhams contre un dirham et nous ne leur donnons rien en échange».100

Lorsque nous confrontons ces récits opposés par leurs significations, nous comprenons que le Législateur Sage n'est pas contradictoire dans Sa Législation, mais a particularisé le statut général en exceptant de l'interdiction de l'intérêt usuraire, ce que le Musulman prend au mécréant en état de guerre contre l'Islam, à titre d'intérêt usuraire.

2- La règle de la préférence (tarjîh): C'est le fait de préférer le récit dont la chaîne de transmission, le contenu ou le contexte comporte des éléments préférentiels, et d'appliquer le statut qu'il énonce.

3- L'option (takhyîr): C'est le fait que "la personne assujettie aux obligations religieuses" (mokallaf) d'opter à son gré pour n’importe lequel des récits opposés qu'on ne peut réconcilier et qu’on ne peut en préférer l'un à l'autre.

4- La déchéance mutuelle: Certains uléma sont d'avis que les récits opposés d'une façon fixée dont on ne peut résoudre l'opposition par l'adoption des uns et des autres et qui ne comportent pas d'éléments préférentiels faisant pencher la balance vers les uns plutôt que vers les autres, se font déchoir mutuellement, et nous devons les ignorer et faire 7comme s'ils n'existaient pas. Et il nous faudra alors (pour pallier le vide juridique créé par leur déchéance) nous référer aux "fondements pratiques" (al-uçûl al-`amaliyyah), tel que "l'acquit de conscience" (barâ'ah)101 et la “précaution” (ihtiyât)102.

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