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Troisieme partie Les ecoles juridiques islamiques »

TROISIEME PARTIE

 

LES ECOLES JURIDIQUES ISLAMIQUES



 
 
 Durant la période de la vie du Saint-Prophète (s.a.w.), il était relativement facile  de guider les Croyants. Les premiers Musulmans, contemporains du Saint-Prophète (s.a.w.), qui avaient eu la chance inouïe de le voir et de s’abreuver de ses Paroles, c’est-à-dire ses As’hab (ou Sahabi), avaient toute latitude pour venir lui exposer les problèmes qui les embarrassaient. Il leur montrait donc le chemin à suivre. Les AYATE (versets) du Saint-Qur’an relatifs aux Ordres et Interdits du Shariat leur étaient adressés directement. Notre Saint-Prophète (s.a.w.) leur récitait ces Ayate  en même temps qu’il (s.a.w.) les leur expliquait. Par exemple, il est ordonné dans notre Livre Saint de s’acquitter de la Prière (SALAAT, ou NAMAZ), mais la façon de l’accomplir n’y est pas indiquée. C’est donc notre Saint-Prophète (s.a.w.) qui en a enseigné les rites aux premiers Croyants (KAYAM, ROUKOU, SOUJOUD (SAJDA), le nombre de RAKAAT, les périodes   et  les  horaires,  etc…).   Il  existe   ainsi

 

 

environ cinq cents Ayate - certains très clairs, mais d’autres moins évidents - qui se rapportent aux Préceptes Religieux.

 

       

 

            Pour leurs problèmes, les premiers Musulmans consultaient aussi Hazrat ALI IBN ABI-TALIB (a.s.) : ces problèmes, aussi divers et variés fussent-ils, étaient résolus parfaitement et sur-le-champ !… Il faut savoir que Imam Ali (a.s.) et son cousin le Prophète Mohammad (s.a.w.) sont les émanations du même « Nour », et que Hazrat Ali (a.s.) a vécu auprès du Saint-Prophète (s.a.w.) depuis sa naissance jusqu’au décès de ce dernier.

 

            Ensuite, durant la période des trois premiers Califes, les Musulmans continuèrent à s’adresser à Hazrat Ali (a.s.), comme le prouvent à la fois l’Histoire de l’ISLAM, et les Ahadice contenus dans les Livres de SAHIH SITTA (livres de Ahadice sunnites). Ces Califes eux-mêmes avaient recours à Hazrat Ali (a.s.) lorsqu’ils étaient dans l’embarras !… Leurs paroles désabusées et leurs aveux, tels que ceux du second Calife par exemple :

 

« Qu’Allah ne me montre pas le jour où ABOUL HASSAN (i.e. Imam Ali (a.s.)) ne sera pas parmi nous… »

 

« Si Ali (a.s.) n’était pas là, je serais perdu »

… mentionnés dans les Livres d’Histoire ou de Ahadice (tels les Sahih Sitta), en témoignent si nécessaire.

 

            Le Prophète (s.a.w.) avait d’ailleurs lui-même dit à Hazrat Ali (a.s.) :

 

« Tu es le seul capable d’éclaircir les mystères après moi, pour ma Communauté »

 

            Il (s.a.w.) avait également prononcé ce célèbre Hadice, cité aussi dans le Sahih Sitta :

 

            « Je suis la cité du Savoir et Ali en est la Porte »

 

            Le Vertueux et Incomparable Ali (a.s.) était donc l’Ultime Recours de tous les Croyants.

 

            Mais Hazrat Ali (a.s.) fut martyrisé, victime des agissements perfides de celui qui était avide de pouvoir personnel tout en se prétendant l’Emir des Croyants, et qui fonda la dynastie omayyade, persécutrice des Descendants du Saint-Prophète (s.a.w.), les Ahloul-Bayt (a.m.).

 

            Imam Ali (a.s.) fut frappé d’une épée empoisonnée en pleine prière de Fadjr le 19 Ramadhan 40 Hijri et succomba après de grandes souffrances, le surlendemain 21 Ramadhan.

 

 

       

            Après lui, l’Imamat revint à son fils Imam Hassan (a.s.), auquel les Musulmans prêtèrent allégeance. Cependant, il ne fut jamais laissé en paix et malgré son abdication du pouvoir temporel au profit de Moawia, il fut empoisonné à son tour.

 

       

 

            Ce fut alors au tour de Imam Houssein (a.s.), de guider les Croyants.

 

            Imam Houssein (a.s.) fut lui aussi, cruellement martyrisé à Karbala (Irak), avec ses 72 fidèles Compagnons, pour avoir refusé de prêter allégeance au nouveau souverain Yazid ibn Moawia, qui mettait en péril l’existence même de l’ISLAM. Ils furent impitoyablement  massacrés après avoir été assiégés et assoiffés avec femmes et enfants durant plusieurs jours dans un désert brûlant…

 

            Yazid n’ignorait pas qui était Imam Houssein (a.s.) – petit-fils du Saint-Prophète (s.a.w.) ; et il se souvenait très clairement du fameux Hadice de notre Saint-Prophète (s.a.w.), mentionné dans tous les recueils de Ahadice :

 

« Hassan et Houssein sont les Chefs des Jeunes du Paradis »

 

            Mais dans le cœur des Bani Omayya brûlait une haine ancestrale contre les Bani Hachim (dont était issu notre Saint-Prophète s.a.w.). Elle s’était déjà manifestée du temps de Abou Soufiane, dont la femme Hinda avait mâché le foie saignant de Hamza, oncle du Saint-Prophète (s.a.w.), tué à la bataille de Ohad.

 

            Cette haine fut ici encore la plus forte, et Yazid eut l’occasion de l’assouvir contre la Famille du Saint-Prophète (s.a.w.) : il ne s’en priva pas, et s’en vanta même publiquement devant sa Cour…

 

            Le terrible massacre de Karbala est une tragédie unique dans les annales de l’Histoire.

 

            Il peut être abordé sous différents aspects :

 

             si on l’analyse sous l’angle des Evènements qui s’y sont déroulés, ceux-ci ont été d’une ampleur et d’une cruauté sans précédents ;

          

             si l’on réfléchit aux Paroles et au Comportement d’Imam Houssein (a.s.), des membres de sa Noble Famille et de ses Compagnons, ceux-ci ont tous été, sans exception, d’une Dignité Exemplaire, et leur Fidélité envers Allah (s.w.t.), constante et indéfectible, quelle que soit la dureté des épreuves.

 

             l’Enjeu, quant à lui, était crucial pour toute l’Humanité : la sauvegarde et la pérennité de l’Islam, Religion Universelle, que Yazid, qui avait sombré dans la débauche, voulait anéantir.

             si l’on s’en tient, par ailleurs, aux Enseignements que notre Imam (a.s.) nous a légués, ils reflètent une grande Noblesse et nous servent d’exemples pour nous élever (Akhlaq). Ils concernent, entre autres :

 

                         l’Endurance, la Foi, la Persévérance et le Courage, peu importe que le combat soit inégal, pourvu qu’il soit Juste,         

          

 le sens de l’Abnégation, de la Magnanimité, du Pardon, du Sacrifice suprême et du Dialogue avec l’ennemi égaré du Droit Chemin,

 

 la recherche constante d’une armistice, sans faillir aux Principes inaltérables de l’Islam,

 

 la valeur suprême de la Prière (Salat), même dans les circonstances les plus terribles, ….

 

             Enfin, le But atteint, au delà de cette tragédie, est Sublime et Grandiose, car, au prix de toutes ces Valeurs éternelles, c’est la démonstration vivante de ce qu’est le Vrai ISLAM, lequel fut sauvé de la déviation et de la perdition programmées par ses ennemis de toujours, les Banou Omayya.

          

            Cette tragédie, ainsi que les rudes épreuves qu’allaient encore subir les survivants, allaient marquer d’une douleur ineffaçable le cœur de tous les Shias et de tous les êtres épris de Justice, pour lesquels ces Valeurs comptaient.

                        En effet, Yazid et ses sbires avaient perfidement fait croire que c’étaient là, de simples rebelles, vaincus et capturés. Mais Imam Ali Zaynoul Abédine (a.s.), et Bibi Zainab (a.s.), respectivement le seul fils survivant, et la sœur dévouée de Imam Houssein (a.s.), prononcèrent des Khoutba (sermons) retentissants, en état de captivité, devant les habitants, à la Cour même de Yazid.

 

            Précisons que Hazrat Ali Zaynoul Abédine (a.s.) n’avait pas pu combattre car il était plongé dans les affres de la maladie, Allah (s.w.t.) voulant ainsi qu’il devienne notre 4è Imam (a.s.) et l’Héritier Spirituel de son père, afin de poursuivre la lignée de nos Imams Immaculés.

 

            Ces Khoutba eurent un effet inattendu par le tyran : ils réveillèrent brutalement la conscience du peuple, qui découvrit, stupéfait et consterné, que c’est à la Famille même du Saint-Prophète (s.a.w.) que leur souverain avait osé s’attaquer.

 

            Après avoir lâchement fait massacrer tous les hommes, en dehors de notre 4è Imam (a.s.), il avait impitoyablement fait mettre des chaînes au cou et aux membres des prisonniers, essentiellement des femmes, mais aussi des enfants, dont beaucoup n’avaient pu survivre à la tragédie, et d’autres encore avaient péri en cours de route. Tous ces prisonniers étaient exhibés et traités comme des malfaiteurs. Les femmes de la Famille du Saint-Prophète de l’Islam (s.a.w.) étaient là, debout et enchaînées. Leur voile, signe de noblesse et de piété, leur avait été arraché. Elles étaient la cible particulière des sarcasmes du souverain. La tête décapitée de Imam Houssein (a.s.), était profanée par Yazid devant eux. Il se délectait en particulier de faire souffrir Sakina, l’enfant de 4 ans que l’Imam martyre chérissait tant. L’Imam avait également un nourrisson de 6 mois, Ali Asghar, adulé par sa sœur, et que sa mère n’était plus à même d’allaiter. Il l’avait porté devant les ennemis, qui, comme lui, avaient sûrement des enfants, … afin qu’ils étanchent sa soif. Une flèche lui avait aussitôt transpercé la gorge. Sa petite tombe creusée par son père dans le désert fut ensuite profanée. Sa tête était là, parmi les autres, en guise de trophée, devant la petite Sakina.

 

            C’est ainsi que, jusqu’à la fin des Temps, la mémoire des Shias restera imprégnée du généreux Message transmis avec tant de souffrances par Imam Houssein (a.s.) au delà de son immense Sacrifice, à savoir, la Défense de l’Islam, de la Vérité, de la Justice et de la Paix, par les moyens du Dialogue, du Pardon et de l’Amour de son prochain, avec Persévérance et surtout une Confiance absolue en Allah (s.w.t.) malgré les difficultés.

 

            Cette démarche positive et une stratégie uniquement défensive malgré des atouts non négligeables sur le plan militaire, devaient au contraire permettre à l’Islam d’en ressortir Victorieux !

 

            …Et pourtant, le pire avait été commis : c’est le sang du Saint-Prophète (s.a.w.) lui-même qui coulait dans les veines de Imam Houssein (a.s.) et de sa Noble Famille ! c’est ce sang qui avait été versé - cruel paradoxe – par des individus se réclamant de l’Islam, Religion de Paix, et affirmant respecter le Saint-Prophète (s.a.w.) ! Ils avaient en réalité voulu porter un coup fatal et définitif au Message révélé par notre Saint-Prophète (s.a.w.). Ils avaient par là, anéanti leur propre Salut. La convoitise et l’appât de gains terrestres futiles l’avaient emporté sur la raison. 

 

            Dorénavant, rien de plus terrible ne pourra plus  jamais toucher l’Islam.

 

            Le Message Authentique d’Allah (s.w.t.), tel que révélé par notre Saint-Prophète (s.a.w.),  a en effet été préservé et transmis de génération en génération, en dépit de toutes les persécutions que les Shias, fidèles Partisans du Saint-Prophète (s.a.w.) et de ses Descendants, Ahloul-Bayt (a.m.), continuèrent et continuent encore de nos jours à subir dans différents pays, avec fermeté et courage, tant le Souvenir du Sacrifice de Imam Houssein (a.s.) est gravé avec force dans leur coeur.

 

            Avec Persévérance et Espoir, ils continueront toujours à porter le flambeau, quoi qu’il leur en coûte…

 

            Imam Houssein (a.s.) avait pour cela donné son sang. Il avait tout sacrifié. Mais il avait sauvé l’Islam, et c’est ce qui importait.

 

            Aucun homme, dans l’Histoire de l’Humanité, n’a jamais eu à surmonter une telle Epreuve, avec une telle noblesse de caractère, une telle clairvoyance, une telle constance – surhumaine - dans son comportement.

 

            Ecartant à l’évidence toute idée de stratégie militaire pour gagner une bataille, en dépit de souffrances inhumaines, le but à atteindre était bien la pérennité de l’Islam originel, Mission Divine que lui avait prédite son propre Grand-Père, le Prophète Mohammad (s.a.w.), sur les révélations de l’Ange Jibraïl.

 

            Cette Mission le rapproche inévitablement du Saint-Prophète (s.a.w.) : celui-ci, sur ordre d’Allah (s.w.t.), planta l’étendard de l’Islam sur une terre hostile, celui-là le fit flotter définitivement sur l’Humanité toute entière, par delà sa mort. Ce tout aussi célèbre Hadice du Saint-Prophète (s.a.w.) témoigne brillamment de cette affinité de destin :

 

« Houssein (a.s.) est de moi, et je (s.a.w.) suis de Houssein (a.s.) »

            Absolument rien ne lui a été épargné. Imam Houssein (a.s.) a tout donné, avec un consentement plein et entier. Et Allah (s.w.t.) lui a accordé le Meilleur, à travers un Hadice que nous avons déjà cité mais qui révèle ici tout son éclat  et toute sa magnificence :

 

« Hassan et Houssein sont les Chefs des Jeunes du Paradis ».

                      

            Son Sacrifice évoque aussi, mais avec infiniment plus d’intensité et des conséquences inégalables, celui de son aïeul Ibrahim (a.s.) qui s’apprêta sur Ordre Divin, à sacrifier son fils Ismael (a.s.), mais qu’Allah (s.w.t.) épargna en le remplaçant au dernier instant par un mouton.

 

            Le miracle est qu’après plus de quatorze siècles, le deuil d’Imam Houssein (a.s.) et des siens soit toujours aussi vivace dans notre cœur. Il est ressenti de manière permanente et bien plus forte que celui d’un proche. C’est un phénomène inexplicable à la raison humaine, qui nous invite à méditer et à nous perfectionner en ce bas monde (Akhlaq), en vue de nous préparer à notre vie éternelle, qui est en fait le but ultime de tout Croyant…

 

       

 

            Les Imams successifs de Ahloul-Bayt (a.m.), Descendants en ligne patriarcale directe de Imam Houssein (a.s.) continuèrent la lourde tâche de guider, sur le plan spirituel, les fidèles (Shias) au péril de leur vie. Ils furent soumis à de terribles difficultés, à des exactions, placés en résidence surveillée, emprisonnés, et finalement empoisonnés l’un après l’autre ; les membres de leur famille furent durement persécutés. Les potentats omayyas et abbassis ne pouvaient pas supporter de voir le Respect que les Musulmans, en particulier ceux de Madina, leur témoignaient. En effet, au vu de  cette sympathie et de cette attirance pour nos Imams, ils craignaient à tort que ces derniers ne fomentent un complot contre leur régime illégitime et autoritaire afin de reprendre leurs droits, car les Imams de Ahloul-Bayt (a.m.) étaient en fait les vrais Successeurs Spirituels, que notre Saint-Prophète (s.a.w.) avait clairement et nommément désignés dans ses Ahadice. Ils étaient les Garants de notre Religion, face à la tendance déviationniste et à la traditionnelle opposition de cruels dirigeants.

 

            Il est recommandé de consulter à ce sujet l’ouvrage intitulé : « Histoire des Premiers Temps de l’Islam », de Sayyed Safdar Husayn.

 

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            Parmi ces Imams de Ahloul-Bayt (a.m.), les six premiers vécurent pendant la période des Banou Oumayya. Cette dynastie, appelée aussi les Oumayyades, déclina et fut chassée par les Bani Abbassi (dynastie des Abbassides), à l’époque des 5e et 6e Imams (a.s.). Cette période de troubles et de guerres intestines fut mise à profit par ces deux derniers – Imam Mohammad Baqir (a.s.) et son fils Imam Ja’far-as-Sadiq (a.s.) - pour propager ouvertement la Foi Islamique Authentique qu’ils avaient héritée en droite ligne du Saint-Prophète de l’ISLAM (s.a.w.). Leur démarche n’avait aucun but temporel, mais uniquement spirituel, alors que les potentats au pouvoir s’activaient au contraire en se servant du paravent et du nom de l’ISLAM, pour agrandir leur royaume, qui, à cette époque, s’étendait sur toute l’Arabie (englobant le Yémen, l’Iraq, la Syrie, et le Liban actuels), l’Egypte, la Perse, et le Maghreb. Ils rivalisaient de faste, de somptuosité, et de luxure avec les autres  royaumes de l’époque, en opposition flagrante avec les Enseignements de l’ISLAM.

 

            Imam JAAFAR-AS-SADIQ (a.s.) avait alors fondé la Première Université Islamique, à Médine, où des milliers d’étudiants (Talib-é-ilm) acquéraient les connaissances juridiques de l’ISLAM. Toutes les branches des connaissances y étaient enseignées par l’Imam (a.s.) à ses disciples.

 

            Les vestiges de ce HAWZA (Université) sont encore visibles de nos jours.

 

            Il est donc bien établi, sans aucune contestation possible, que l’Ecole Juridique de Ahloul-Bayt (a.m.) fut la première de l’ISLAM, après la disparition de notre Saint-Prophète (s.a.w.).

 

            Imam Jaafar-as-Sadiq (a.s.) fut empoisonné et mourut en martyr en l’an 148 Hijri.

 

            Les SHIAS que nous sommes, ou fidèles partisans et suiveurs de la Famille du Saint-Prophète (s.a.w.) (i.e. Ahloul-Bayt a.m.,), avons toujours été en conformité avec les Directives ainsi qu’avec avec la Voie indiquée par nos Saint-Imams (a.m.)

 

            Nous sommes aussi appelés « JAAFARI », du nom de notre 6è Imam (a.s.), qui est tenu en grande estime par tous les Musulmans.

 

            L’Ecole de Ahlul-Bayt
(a.m.) est une Ecole qui enseigne la Tolérance, la Persévérance, la Patience, la Sympathie active envers son prochain, fusse-t-il un ennemi, en un mot : LA PAIX.

 

            Par ailleurs, il est primordial de rappeler ici que sur tous les sujets importants, les Fatwa (Décrets Religieux) de tous nos Imams, ainsi que leurs Paroles (Ahadice) concordent parfaitement et qu’il n’y a aucune contradiction entre eux. Jusqu’à la période de notre 6è Imam (a.s.), tous les Fatwa et Ahadice étaient mémorisés oralement.

 

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            Durant la période du 6è Imam (a.s.), avec la faveur et l’appui des autorités, d’autres Ecoles de Fiqh virent le jour. Ce n’est qu’à partir de cette époque, qu’il fut nécessaire de conserver les massaél et rivayate par écrit afin de souligner les différences entre les diverses Ecoles Islamiques.

 

            Parmi ces Ecoles, quatre furent reconnues et agrées par les Olama Sunnites, les autres étant considérées comme secondaires.

                      

            Ces quatres Ecoles avaient été fondées par :

 

            1.  Abou Hanifa, de son vrai nom No’man bin Thabit, qui fut pendant longtemps un élève de notre 6è Imam (a.s.), mais qui divergea par la suite de son Maître. Ils furent même opposés dans un MOUNAZERA (débat religieux), que remporta l’Imam Jaafar-as-Sadiq (a.s.), ce qui n’empêcha pas Abou Hanifa de se cramponner à ses idées. Il décéda en l’an 150 de l’Hégire (Hijri). Ses adeptes sont nommés Hanafites ;

 

            2.  Malik bin Anas, qui mourut en l’an 179 Hijri, et dont les adeptes sont appelés Malékites ;

 

            3.  Mohammad bin Idriss Shafeï, qui mourut en l’an 204 Hijri, et dont les adeptes sont les Shaféïtes. Il a composé des poèmes fort élogieux en l’honneur de  Ahloul-Bayt (a.m.) ;

 

            4.  Ahmad bin Hanbal, qui mourut en l’an 241 Hijri, et dont les adeptes s’appellent les Hanbalis.

 

            On peut se rendre compte qu’aucun de ces quatre Foqaha, que nos frères Sunnites appellent des Imams, n’a vécu du temps du Saint-Prophète (s.a.w.), mais près de deux siècles après lui. Ils ne l’ont donc pas connu, ni lui, ni même ses As’hab (ou Sahabi), alors que la chaîne de nos Imams a commencé du temps de notre Premier Imam Ali ibn Abi-Talib (a.s.), à l’époque du Saint-Prophète (s.a.w.) lui-même, et s’est poursuivie sans aucune interruption.

 

            Voilà pourquoi il n’y a pas de contradiction entre les Fatwa de nos Olama, c’est-à-dire de notre Ecole de Ahloul-Bayt (a.m.). Le Saint-Prophète (s.a.w.) ne contredit jamais le Saint-Qur’an ; sa Sainte-Famille et ses Descendants non plus, malgré les persécutions endurées ! Et les Imams des Shias sont des Imams Infaillibles, Immaculés, issus de la Sainte-Famille du Saint-Prophète (s.a.w.), qui ne se contredisent jamais entre eux.

 

            Par contre, en ce qui concerne les quatre Ecoles Sunnites, bien que soutenues par les dirigeants, qui, soucieux de conserver leur pouvoir temporel, cherchaient à freiner l’attirance des Musulmans envers les Ahloul-Bayt (a.m.) par de cruelles sanctions (mutilations physiques, éxécutions arbitraires et sanctions économiques imposées à ceux qui leur rendaient simplement visite), on remarque que  nombre de leurs Fatwa divergent d’une Ecole à l’autre, et sont même parfois en nette contradiction entre elles, portant ainsi un coup sévère à leur crédibilité.

 

            Il est également amusant de noter que parfois la Fatwa d’une Ecole Sunnite est différente de celle d’une autre Ecole Sunnite, mais qu’elle concorde parfaitement avec celle de l’Ecole de Ahloul-Bayt (a.m.) !

 

            Ces quatre Ecoles, grâce, bien entendu, au soutien des autorités, eurent l’adhésion de la masse des Musulmans, surtout des nouveaux convertis habitant les contrées fraîchement conquises. Ces adhésions massives se firent par pays entiers.

 

            Cependant, ceux qui avaient déjà acquis le vrai ISLAM du temps de notre Saint-Prophète (s.a.w.), et leurs descendants, ont gardé intact leur attachement et leur dévouement à Ahloul-Bayt (a.m.). C’est pourquoi nous trouvons de nos jours des centaines de milliers de Shias en Arabie même, à Médine (ou Madina), la ville du Saint-Prophète (s.a.w.), mais aussi au Yémen, en Egypte, en Syrie, au Liban, en Iraq, en Iran, et également dans d’autres contrées. Des milliers de Shias ont préféré perdre la vie, mais conserver leur foi intacte lorsqu’ils ont été persécutés à mort par des dictateurs sans pitié. L’Histoire de l’ISLAM est remplie de ces atrocités, dont un seul exemple suffirait amplement à édifier le lecteur, comme le fait d’ériger des murs sur des personnes vivantes, durant le règne abbaside.

          

            Les Foqaha Sunnites ont  interdit la Recherche et l’Analyse des Evènements Historiques par la Raison et par les Concepts Coraniques et Prophétiques. Ils ont ainsi fermé la Porte de l’Ijtihad depuis fort longtemps.

 

            Les Foqaha Shias ont toujours maintenu cette Porte ouverte, car les Textes avaient été respectés, protégés, et sauvegardés par les Douze Imams, qui ont hérité tout le Savoir de leur Grand-Père (s.a.w.).

 

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            Enfin, nous terminerons ce Chapitre par la détermination des critères de base à respecter lors de la recherche de Fatwa :

 

         Les Foqaha de Ahloul-Bayt, (i.e. les Moujtahid), se basent sur quatre critères, à savoir :

 

1.         Le SAINT-QUR’AN, selon l’interprétation (Tafsir) de nos Imams (a.m.),

                                                                      

2.         Le SOUNNAT-E-RASSOUL (s.a.w.), avec les Ravi agréés par l’Ecole de Ahloul-Bayt (a.m.),

 

3.         L’IJMA-E-FOQAHA, ou l’unanimité de tous les Foqaha sur un sujet donné,

 

4.         L’IJTEHAD, ou leurs propres recherches basées sur les trois critères précédents.

 

 

         Les Foqaha de Sunnat-Wal-Jamaat se sont basés également sur quatre critères :

 

1.         Le SAINT-QUR’AN, dont l’interprétation (Tafsir) est différente de celle des Shias pour certaines Ayate,

 

2.         Le  SOUNNAT-E-RASSOUL (s.a.w.), avec de nombreuses différences pour l’agrément des Ravi,

 

3.         L’IJMAA, ou unanimité des Foqaha Sunnites,

 

4.         Le KYASS, ou suppositions personnelles du chercheur.

 

 

          

Précisons que les Fatwa des Ecoles Sunnites et Shiites sont concordantes sur la majorité des massael, mais qu’elles diffèrent dans le cas de certains massael de base.

 

 

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