L'envoi des têtes au calife Yazîd.
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L'envoi des têtes au calife Yazîd.
D'après Ibn 'Abdi Rabbih, quand les têtes des Médinois furent déposées entre les mains de Yazîd, il se rappela la poésie d'Ibn Zibi'râ le jour d'Uhud:
Oh Si les miens tués à Badr étaient témoins!
De la frayeur d'Al-Khazraj (tribu médinoise) sous nos flèches perçantes
Ils en seraient ravis et contents
Et diraient:
Ô Yazîd! Que ta main soit protégée!
Un compagnon du Prophète (SAW), qui avait entendu ces vers (d'après lesquels, la victoire des polythéistes contre les Compagnons du Prophète était bien accueillie) dit à Yazîd:
- C'est de l'apostasie, ô prince des croyants!
- Non! Je demande pardon à Allah, répondit Yazîd.
- Par Allah, je n'habite jamais là où tu habites!, dit l'homme qui s'en alla.(545)
Ibn Kathîr cita deux autres vers (arabes) juste après le premier:
Quand nos chameaux arrivèrent à Qubâ'
Et le Massacre enveloppa 'Abdil Ashal
Nous avons tué de leurs notables
Le double (de ce qu'ils avaient tué à Badr)
La balance de Badr penchée en leur faveur
Retrouva alors son équilibre.
Ensuite Ibn Kathîr dit: «mais un certain Râfidî (Shi'ite) incorpora à ce poème le vers suivant:
Hâshim s'est joué seulement de la Royauté
Il n'y avait ni ange qui venait ni Révélation qui descendait.
Ibn Kathîr ajouta ce commentaire: «Si Yazîd b. Mu'âwiyah avait dit cela, qu'il soit maudit par Allah et les maudisseurs, s'il ne l'avait pas dit, que celui qui le lui a imputé soit maudit par Allah».(546)
L'auteur dit: Ibn Kathîr s'est trompé quand il crut que les historiens ont dit que Yazîd avait incorporé ce vers (qui est un aveu d'apostasie) au poème précédant lors de l'arrivée des têtes médinoises à Damas. Or, ils n'ont pas dit cela. C'était Ash Shi'bî qui n'était ni râfidîte ni Shi'ite mais un partisan zélé de l'Ecole des califes, qui, entre autres narrateurs, rapporta que Yazîd ajouta le vers précédent au poème d'Ibn Az-Zibi'râ lorsque la tête de Hussayn était devant lui.
Je me demande pourquoi Ibn Kathîr n'accorda pas à Yazîd l'excuse de l'Ijtihâd en disant par exemple, Yazîd, en ajoutant ce vers de poésie, a fait preuve d'Ijtihâd!