Mar07162024

mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

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L'armée califale en marche vers les lieux saints

L'armée califale en marche vers les lieux saints


Les Banî Umayyah expulsés de Médine rencontrèrent l'armée de Muslim b. 'Uqbah à Wâdil-Qurâ. Il fit venir 'Amru b. 'Uthmân b. 'Affân, le premier et lui demanda: «Quelles sont les nouvelles à Médine et quel est ton avis à ce sujet?»

'Amru lui répondit: «Je ne peux pas te dire car il y a eu un pacte entre nous et les Médinois, d'après lequel on ne devrait pas découvrir leurs faiblesses ni aider leurs ennemis».

Muslim le réprimanda en lui disant: «Par Allah, si tu n'avais pas été le fils de 'Uthmân je t'aurais coupé la tête! Par Allah, je n'accepterai jamais une telle réponse d'un autre Quraïshite que toi!»

Ensuite Marwân demanda à son fils 'Abdul Malik de le devancer auprès de Muslim, dans l'espoir de ne pas avoir à répondre à ses questions. Quand Muslim eut demandé à 'Abdil-Malik son avis, il dit: «Oui, à mon avis vous devez continuer à marcher jusqu'à Dhî Nakhlah et là, à l'ombre des arbres, les guerriers descendront et mangeront des dattes très mûres. Le lendemain matin, tu partiras en laissant Médine à ta gauche, tu la contourneras de telle que sorte que ton armée envisagera Médine côté de l'Orient à al-Harrah. Quand le soleil se sera levé, ses rayons vous toucheront de derrière et ne vous nuiront pas tandis que les Médinois les auront dans les yeux et les visages. En plus ils verront briller sous le soleil vos casques, vos lances, vos épées et vos boucliers. Vous pourrez alors en demandant l'aide à Allah, les combattre ...». Muslim s'exclama et dit: «Quel fils ton père a engendré!».

Quand Marwân fut entré auprès de lui, il lui avoua qu'il avait rarement parlé à un Quraïshite comme 'Abdil Malik. Comme l'avait ordonné Yazîd, Muslim donna aux Médinois un délai de trois jours au bout desquels son crieur leur demanda de déclarer leur choix (paix ou guerre).

 

- Nous combattrons, ont-ils répondu.é

- Rentrez dans l'obéissance et que nos forces soient tournées contre ce renégat (Ibn Az-Zubayr) qui a réuni autour de lui, les rebelles et les pervers, lancèrent comme ultimatum les guerriers de Muslim.

- Non, ennemis d'Allah! On ne vous laissera pas passer vers lui; vous laissera-t-on profaner la Maison sacrée d'Allah et effrayer ses habitants? Non, par Allah! On ne le fera pas!, répondirent les Médinois.(537)

D'après Al-Mas'ûdî et Ad-Daynûrî, «les Médinois recreusèrent le fossé du Messager d'Allah, qui était le rempart de Médine quand les factions ennemies (Al- Ahzâb) ont voulu envahir la ville sainte. Le poète Médinois dit:

Vous aurez au fossé glorieux

Des frappes qui vous renseigneront bien

Tu n'es pas des nôtres, ton oncle non plus!

Toi qui t'adonnes aux plaisirs

Et délaisses la prière!

Si nous sommes tués

Sois chrétien si tu veux

Bois du vin et délaisse les vendredis!

Adh-Dhahabî rapporte qu'Ibn Handhalah (à qui les Médinois donnèrent l'autorité sur eux) passait des nuits à la Mosquée, jeûnait durant tous ces jours (de guerre) priait tout le temps; mais à l'approche de l'armée ennemie il sermonna ses compagnons, les incita au combat et leur ordonna d'être véridiques dans leur lutte. Le matin, les ennemis chargèrent les Médinois qui, après avoir mené un dur combat, battirent en retraite. Ibn Handhalah qui dormait, appuyé contre l'un de ses fils, fut réveillé et informé de la défaite. Il demanda alors à chacun de ses fils de combattre tour à tour jusqu'à la mort.

Privé de ses fils, mais encore entouré de certains de ses compagnons, Ibn Handhalah demanda à l'un d'eux «Protège mon dos le temps que j'accomplisse la prière du Dhuhr!». Après la prière, son mawlâ lui dit: «Il ne reste personne (cinq hommes seulement étaient encore avec lui) pourquoi persévérons-nous?

- Nous ne sommes sortis que pour la mort!, rectifia Ibn Handhalah.

Les Médinois s'en allèrent comme des autruches effarées et les Syriens les tuaient dans leur fuite. Ibn Handhalah ôta alors sa cuirasse et affrontait les guerriers jusqu'à la mort. Quand Marwân fut passé près de sa dépouille, il le vit tendre son index et dit à son intention: «Par Allah, si tu le (le doigt) tends mort, tu l'as certainement tendu vivant et pour longtemps» (l'allusion est faite à la dévotion d'Ibn Handhalah qui priait beaucoup).(538)

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