Mar07162024

mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

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Le mariage de jouissance dans le Livre d'Allah

Le mariage de jouissance dans le Livre d'Allah



Allah gloire à Lui dit: «Versez le douaire prescrit aux femmes dont vous avez joui ...». (V. 24/IV)

Dans le Muçhaf d'Ibn 'Abbâs, où il avait à côté du Coran, le commentaire ou le Tafsîr choisi: «... aux femmes dont vous avez joui pour une durée déterminée». L'ont lu ainsi, en plus d'Ibn 'Abbâs, Ubayd b. Ka'b, Sa'îd b. Jubayr et As-Suddîy et l'ont rapporté d'eux Qatadah et Mujâhid».(417)

Le mariage de jouissance dans la sunnah

'Abdullah b. Mas'ûd, Jâbir, Salamah b. al-Akwa', Sabrah, Al-Juhnîy, Abû Sa'îd al-Khudrî, tous rapportèrent les hadîths relatifs à l'autorisation du mariage temporaire par le Prophète (SAW).

Jâbir précise l'évolution de l'affaire: «Nous avons pratiqué la mut'ah en échange d'un bien (dattes ou farine) à l'époque du Messager d'Allah, d'Abû Bakr et de 'Umar. Mais ce dernier vers la fin de son califat la prohiba suite à un mariage de jouissance contracté par 'Amru b. Hurayth, qui a abouti à la grossesse de l'épouse».(418)

La même histoire est racontée sur le compte de 'Amru b. Hawshab qui l'avait contracté sans avoir fait assister de témoins. Ce mariage, par l'interdiction de 'Umar, devient alors illicite dans la société islamique.

Mais 'Umar persista et signa. Le prouve cette conversation entre 'Umar et 'Imrân b. Sawâdah qui raconte:

 

- Naçihah (un bon conseil)! Lui proposai-je.

- Bienvenue au conseiller! Vas-y.

- Ta Communauté te reproche d'avoir interdit la 'Umrah en temps du Haj alors que le Messager d'Allah ne l'avait pas fait ni Abû Bakr.

- Oui, mais s'ils voyaient que cela suffisait comme 'Umrah, alors Makkah resterait vide de ses pèlerins!

- On dit aussi que tu as rendu illicite le mariage de jouissance alors que c'était une grâce d'Allah, en échange d'une poignée de dattes (par exemple) on se marie et au bout de trois jours on se sépare!

- Oui, le Prophète l'avait autorisé en un temps de nécessité. Après, les gens sont entrés dans l'aisance. Aujourd'hui celui qui veut le faire qu'il le fasse mais il doit le finir par un divorce.

L'auteur dit: est-il convenable (en Islam) qu'on rend illicite ce qu'Allah a permis en temps du pèlerinage pour la simple raison que Makkah manquerait de pèlerins le reste de l'année?!

De même, (le Prophète (SAW) avait institué le mariage de jouissance en une période de voyage) était-il nécessaire à l'époque du Prophète seulement? Que ferait alors l'homme qui, dans d'autres temps, passait des mois voire des années en voyage? Et l'homme qui ne peut contracter un mariage permanent dans son pays, s'opposerait-il à ses instincts ou bien violerait-il la loi de la société en secret ou encore celle-ci lui permettrait de recourir carrément à la fornication (zina)?

Quand 'Umar dit: «Oui, qu'il le fasse mais que cela finisse par un divorce, si les deux conjoints s'étaient ainsi mis d'accord (la séparation après 3 jours) c'est bel et bien un mariage de jouissance; si, par contre, seul l'époux avait eu l'intention de se séparer avec la femme après un certain temps passé avec elle, cela s'appellerait: trahison envers la femme. Or l'Islam condamne la trahison».

Cette conversation qu'avait eue le calife 'Umar, ses autres interventions au sujet du mariage de jouissance, les récits rapportés par les Compagnons à partir du Messager d'Allah (SAW) confirment la légalité d'Al-Mut'ah pendant l'époque du Prophète, d'Abû Bakr et de 'Umar, prouvent que les narrations postérieures à partir du Prophète (SAW) qui aurait interdit le recours au mariage temporaire, ont été inventées après le califat de 'Umar qui aurait, si ces hadîths avaient été connus à son époque, argué de leur contenu pour soutenir sa thèse.

C'était donc 'Umar et non le Prophète (SAW) qui l'avait prohibé. D'où cette affirmation célèbre rapportée à partir de 'Ali et d'Ibn 'Abbâs: «Si 'Umar ne l'avait pas interdit, n'aurait commis l'adultère qu'un misérable». C'est pour cela qu'après le Messager d'Allah, des Compagnons sont restés fidèles au caractère licite du mariage temporaire: 'Ali, Ibn Mas'ûd, Ibn 'Abbâs, Asmâ', Abû Sa'îd al-Khudrî, Jâbir, Salamah et Ma'bad fils d'un Umayyade, Mu'âwiyah et 'Imrân b. al-Huçayn. Parmi les Tâbi'îne: Tâwûs, 'Atâ, Sa'îd b. Jubayr et les juristes de Makkah et du Yaman. Ceux qui optèrent, par contre, pour l'opinion de 'Umar, ils se sont accrochés aux récits inventés sur le compte du Prophète (SAW) et à l'Ijtihâd de 'Umar devenu pour eux un véritable culte.

Ainsi les actes des Compagnons qui ont fait preuve d'Ijtihâd ou d'interprétation furent érigés en sources de législation islamique. D'où cette contradiction courante entre des hadîths se rapportant au même sujet: des récits disent par exemple que le Prophète n'a fait durant le pèlerinage d'Adieu que le Haj; d'autres disent qu'il ordonna à ses Compagnons d'accomplir le pèlerinage de jouissance ...

La raison de cette contradiction devient claire: certains hadiths furent inventés pour soutenir la position des califes en opposition avec ceux du Prophète (SAW). D'où cette règle (admise dans l'Ecole d'Ahlul-Bayt) qui stipule ceci: chaque fois qu'on se trouve devant deux hadîths contradictoires, il faudra mettre à l'index celui qu'on trouve conforme à l'opinion du pouvoir politique en place.

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