Mar07162024

mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

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5- L'Ijtihâd des deux califes Abû Bakr et 'Umar dans le domaine du quint (Al-Khums, le cinquième); I

5- L'Ijtihâd des deux califes Abû Bakr et 'Umar dans le domaine du quint (Al-Khums, le cinquième); Introduction sur la signification des termes Zakât-Çadaqah-Fay', Çafîy, Anfâl, Ghanîmah et Al- Khums.


«Quelque chose que vous preniez en butin, sachez que le cinquième en appartient à Allah, au Messager et aux Proches, aux orphelins, aux pauvres et au voyageur, si vous croyez en Allah et à ce qu'il a révélé à Notre Serviteur, le Jour où l'on discerna les hommes justes des incrédules, le jour où les deux partis se sont rencontrés - Allah est puisant sur toute chose - ». (V. 41/VIII)

Dans ce verset, Allah institua l'obligation de verser le cinquième des bénéfices sur l'ensemble des biens acquis, à Allah, à Son Messager et aux Proches du Prophète. Dans l'époque anté-islamique, le quart du butin était réservé au chef. En Islam, au lieu du quart pour le chef, le cinquième seulement, mais généralisé au surplus de toutes les acquisitions, partagé en six parts au lieu d'être l'apanage d'un chef.

Le fait que le Messager (SAW) avait pris le quint des minerais et des trésors enfouis, prouve que le cinquième doit être prélevé sur le surplus de toutes les acquisitions et non seulement du butin de guerre.(376)

De la sunna, il y a les propos du Messager d'Allah (SAW) adressés à la délégation de 'Abd al-Qays: «Versez le cinquième de vos bénéfices».(377) Or, cette tribu qui demandait à se renseigner en matière de législation islamique, ne pouvait se rendre auprès du Prophète que pendant un mois sacré à cause des tribus incrédules de Mudar qui s'interposaient entre elle-même et le Prophète. Cette tribu, (alliée des Musulmans) n'avait pas de guerre à mener (puisque l'ordre de faire la guerre appartient au Prophète SAW). Donc le cinquième qu'elle devait verser n'était pas du butin de guerre mais du surplus de leurs biens acquis.
 

Les écrits du Prophète envoyés aux autres tribus arabes après leur adoption de l'Islam, portent la même signification. Ses gouverneurs au Yaman musulman avaient les mêmes instructions: prélever le cinquième des biens acquis (en dehors des matières assujetties à la Zakât).(378)

C'est ce que comporte aussi la lettre du Prophète envoyée à la tribu Sa'd: «Versez le cinquième et la Zakât à ses deux émissaires».(379) Cette tribu n'avait pas mené de guerre pour que le Messager d'Allah (SAW) lui demandât de verser le cinquième du butin "de leur guerre". Il s'agissait donc du cinquième sur les bénéfices acquis.

Quant aux bénéficiaires du Khums le verset coranique précité (V. 41/VIII) nous renseigne qu'ils sont six: Allah, Le Messager, les Proches parents du Messager, les orphelins parmi eux, les pauvres et les voyageurs en détresse.

Dans certains récits, il est dit que la part qui incombe à Allah et celle qui incombe au Messager, forment une seule part. Oui, si cela voulait dire qu'elles ont le même aboutissement; sinon, selon le texte sacré les parts sont six et non cinq. Les récits successivement transmis par les partisans d'Ahlul-Bayt (a. s.) stipulent que la part du Proche parent revient à Ahlul-Bayt à l'époque du Prophète; après lui, successivement aux douze Imams, que la part due à Allah revient au Prophète (SAW) qui la dépense comme bon lui semble, qu'après lui cela incombe à l'Imam son successeur. La moitié du Khums est donc aujourd'hui du ressort de l'Imam du temps (a. s.) de par son Imamat et l'autre moitié revient aux autres parents du Prophète (orphelins, pauvres et voyageurs en détresse).

S'il y a un surplus après leur avoir versé leur dû, il revient à la caisse du Wâli (l'Imam ou son représentant). Si ce qu'ils ont reçu est en deçà de la satisfaction de leurs besoins, le Wâli devra combler la lacune.

Les autres parents du Prophète dont il s'agit ici sont les fils et petits-fils de 'Abdil-Muttalib et d'Al- Muttalib, qui sont privés de la Zakât, de par la sunnah qui prohiba que l'un des proches parents du Prophète - y compris leurs mawâlî - serviteurs affranchis -touchent aux recettes de la Zakât.(380)

De là on comprend que les biographes comme Ibn Hishâm, qui prétendirent que 'Ali (a. s.) fut envoyé au Yaman pour la collecte de la zakât, se sont trompés. 'Ali avait pour mission de recueillir les biens d'al- Khums (381) comme l'ont déclaré Al-Bukhârî et Ibn al- Qayyim.

Sans doute, le Messager d'Allah (SAW) avait-il l'habitude d'envoyer ses émissaires dans les différentes provinces de l'Etat islamique en vue de collecter les recettes de la Zakât et celle du quint (al-Khums). Mais comme les califes après la mort du Prophète (SAW), levèrent l'obligation de verser le quint, les narrations et les savants négligèrent d'y rapporter les hadîths parce que cela s'opposait à la politique des califes à travers les époques. Il y a une autre raison à ce manque de récits relatifs au prélèvement du Khums même à l'époque du Prophète (SAW): d'une part, la plupart des richesses dans la presqu'île arabique, étaient constituées de cheptel vif et de peu de vergers et de céréales, c'est à dire des fortunes soumises à la zakât et non au Khums. D'autre part, le commerce que pratiquaient les Mekkois en particulier était entravé par les tumultes et les guerres qui opposaient les différents antagonistes: l'Etat islamique acculé à se défendre contre plusieurs ennemis à la fois: Quraïsh, les autres tribus arabes et les juifs hostiles au nouvel Etat de Médine (plus de quatre vingt batailles en dix ans). Tout cela avait compromis les routes et les activités commerciales, d'où la rareté des bénéfices et des acquisitions (soumises au Khums).

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