Mar07162024

mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

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La compilation du Sait Coran par le Messager (SAW) et ses Compagnons revêtait pour eux une grande im

La compilation du Sait Coran par le Messager (SAW) et ses Compagnons revêtait pour eux une grande importance



Le Messager d'Allah (SAW) avait l'habitude de réciter dès leur révélation les versets du Sait Coran et d'en expliquer les termes et le sens à l'ensemble des Musulmans qui assistaient à la récitation et en particulier à l'Imam 'Ali (a. s.) qui avait reçu l'ordre de noter ce qu'il se faisait dicter par le Prophète (SAW). Après l'émigration (l'hégire), il incita les Musulmans à l'apprentissage de l'écriture pour noter le Sait Coran et pouvoir l'apprendre; ce qu'ils ont fait sans tarder et dans une saine émulation. Ils utilisaient ce qu'ils avaient sous la main, parchemins et autres pour écrire les sourates du Coran et les versets dont la place parmi les sourates était indiquée par le Prophète (SAW) comme Allah le lui en enseigna. Après sa mort, des dizaines de Compagnons avaient appris tout le Coran; d'autres l'avaient écrit dans son intégralité mais cela ne fut pas fait sous forme de livre proprement dit. Toutefois dès la mort du Prophète (SAW), l'Imam 'Ali (a. s.) se hâta de compiler le Coran dans un seul livre. D'autres - comme 'Abdillah b. Mas'ûd - avaient aussi une copie du Coran compilé. Mais le calife Abû Bakr ne s'est pas procuré ces copies et donna l'ordre à un groupe de Compagnons de compiler le Coran dans un livre qu'il plaça chez la mère des Croyants Hafsah. A l'époque de 'Uthmân, comme les conquêtes se multipliaient et les Musulmans se dispersaient dans les pays, le calife donna l'ordre de faire de la copie originelle gardée chez Hafsah plusieurs copies qu'il envoya dans les provinces musulmanes. Les gens en firent alors des copies et, de génération en génération jusqu'à nos jours, les Musulmans se passaient la même copie ni augmentée d'un mot ni amputé d'un autre, quelle que soit l'Ecole à laquelle ils appartiennent: Sunnite, Shi'ite, Ash'arite, Mu'tazilite, Hanafite, Shafi'ite, Kharijite, Wahhabite ...

Ce que certains livres de hadîths présentent comme étant une diminution ou amputation du Sait Coran, est resté tel quel dans ces livres et ne s'est pas traduit en un acte de "correction" ou plutôt d'altération de l'une des copies (la vulgate) du Sait Coran.

 

A titre d'exemple, citons, à ce sujet ce qu'avaient rapporté les six recueils de hadîths, les plus authentiques (dans l'Ecole des califes), à savoir: Al- Bukhârî, Muslim, Abû Dâûd, At-Tirmidhî, Ibn Mâjah et Ad-Dârimî (ou An-Nasâ'î):

On rapporte que 'Umar (r. d.) dit sur la chaire (al- Minbar): «Allah a certes envoyé Muhammad avec la vérité, en tant que Prophète à qui IL révéla le Livre. L'un des versets qu'il contenait fut celui de la lapidation. Nous l'avons lu, compris et retenu. Le Messager d'Allah (SAW) a appliqué la lapidation et nous l'avons appliquée après lui. Je crains que sous le coup du temps, les gens l'oublient et qu'on dise: «On ne trouve pas le verset de la lapidation dans le livre d'Allah. Ainsi, quiconque le dit s'égarera par le fait de délaisser une obligation révélée par Allah. Dans Son Livre, le décret de la lapidation est d'application à l'encontre de l'homme et de la femme quand ils sont muhçan (mariés)».(284)

Le verset prétendu est rapporté par Ibn Majah à partir de 'Umar, ainsi que par Mâlik dans Al- Muwatta': «Lapidez absolument les deux adultes - l'homme et la femme - quand ils ont eu recours à la fornication». Dans le Sahîh d'al-Bukhârî, à la suite du récit rapporté par 'Umar, (susmentionné), on trouve: «... Nous lisons aussi, ajouta 'Umar, dans le Livrer d'Allah: «Ne tournez pas le dos (par aversion) à vos pères car c'est de l'incrédulité (l'ingratitude?) de votre part si vous le faites».

Les traditionnistes rapportent aussi le récit de la mère des croyants Aïsha selon laquelle il y avait dans le Coran: «Dix tétées bien sues» (empêchent le mariage) qu'on lisait dans le Coran jusqu'à la mort du Prophète (SAW).(285)

Dans le recueil d'Ibn Mâjah, la même Aïsha rapporte que «le verset de la lapidation et celui de l'allaitement de l'adulte dix fois étaient écrits dans un feuillet sous mon lit». Après la mort du Messager (SAW) et à cause de la préoccupation qu'elle avait entraînée, un animal domestique entra et mangea le feuillet.

Dans le Sahîh de Muslim, on trouve aussi le récit d'Abû Mûssâ Al-Ash'arîy.

«Celui-ci invita les qurrâ' (les récitateurs) d'Al-Baçrah. Trois cents hommes ayant étudié le Coran entrèrent alors chez lui. Nous avions lu, leur dit-il, une sourate que nous trouvions aussi longue et dure que Barâ'ah - (l'Immunité, IX). Je l'ai oubliée. Toutefois j'en ai retenu ceci: «Si l'être humain avait deux vallées pleines d'argent, il chercherait à en avoir une troisième. Seule la terre remplit la poitrine (l'intérieur) de l'être humain». «Nous récitions aussi, ajouta-t-il, une sourate que nous trouvions semblable à l'une des Musabbihât (les glorificatrices) et que j'ai oubliée aussi. Néanmoins, j'en ai retenu ceci: Ô vous qui croyez! Pourquoi dites-vous ce que vous ne faites point? Cela sera autour de vos cous un témoignage dont vous serez responsables le jour de la Résurrection».(286)

Malgré l'existence de ce genre de hadîths dans les recueils de l'Ecole des califes, les partisans de cette Ecole ne furent pas accusés par ceux de l'Ecole d'Ahlul-Bayt d'avoir opéré des soustractions dans le Sait Coran ou des ajouts inventés.

En revanche, quand on trouve dans certains livres des partisans de l'Ecole d'Ahlul-Bayt des récits semblables, certains auteurs partisans de l'Ecole des califes n'hésitent pas à soulever une tempête contre leurs frères de l'autre Ecole, les accusant d'avoir altéré ou falsifié le Coran alors que, si dans l'Ecole des califes on considère certains recueils de hadîths comme authentiques (Al-Bukhârî et Muslim)(287), les partisans de l'Ecole d'Ahlul-Bayt n'accordent la qualité d'authentique qu'au Livre d'Allah.

Qu'on sache que le Coran qu'on a entre les mains aujourd'hui est bien celui qu'Allah a révélé au Sceau des prophètes, en parfait état à la fin de sa vie sur terre. Les Compagnons, après sa mort, l'ont réuni, compilé, copié et distribué des copies aux Musulmans. Le début de ce Coran est «Au Nom d'Allah le Clément le Miséricordieux + Al-Hamdu lillah Rabbil 'Alamîne» et la fin est: «Minal-Jinnati wannâs». Sur ce point, il n'y a aucun désaccord. En aucun jour depuis le début jusqu'à notre époque, un Musulman n'a saisi une copie du Coran ajoutée ou diminuée. La divergence repose seulement sur l'explication qu'on donne au Coran et sur l'interprétation de ses versets ''mutashâbihat'' qui paraissent ambigus, parce que cette interprétation est puisée des hadîths (sujets de discorde).

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