Mar07162024

mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

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L'étude de ce discours

L'étude de ce discours


Il est clair que le calife eut peur que Quraysh perde le contrôle de la situation après sa mort et que des Musulmans - Compagnons et Tâbi'îne - se hâtent de prêter serment d'allégeance à quelqu'un dont Quraysh déteste l'investiture, à savoir l'Imam 'Ali. Pour barrer la route aux prétendants, il les menaça en disant: «si un homme veut prêter serment d'allégeance à un autre sans délibération préalable des Musulmans, qu'il ne le fasse pas de peur qu'on les tue tous les deux». alors qu'il avait accédé lui-même sans délibération préalable des Musulmans. La légitimité de son pouvoir ne s'est basée que sur sa désignation par Abû Bakr. En tous cas, par ce stratagème il prit les choses en main et, quand il fut poignardé, il concrétisa sa pensée dans un procédé inédit: «six hommes de Quraysh devront, dit-il, se réunir pour choisir, en fin de compte, l'un d'entre eux, qui serait le successeur de 'Umar. Il posa deux conditions: que la candidature de l'un ou de l'autre soit cautionnée par 'Abdur-Rahmân b. 'Awf qui imposerait, à son tour, au candidat prétendant - et c'est la deuxième condition convenue, l'obligation de suivre à la fois le Livre d'Allah, la sunnah du Messager et la Sîrah des deux Sheikhs (Abû Bakr et 'Umar). On savait que l'Imam 'Ali refuserait de placer sur le même pied d'égalité, la politique des deux Sheikhs et la guidance du Livre d'Allah et de la Sunnah du Messager. 'Uthmân, l'un des six candidats, s'y engagea et fut ainsi investi de l'autorité suprême.

Ceci avait été conçu et préparé d'avance. Le prouve ce que le calife 'Umar dit à Sa'îd b. al-'Âçi, l'umayyade: «c'est un proche parent de Sa'îd qui me succédera», c'est-à-dire, 'Uthmân b. 'Affân l'umayyade.

On savait aussi qu'Abû Bakr, avant de mourir, invita 'Uthmân seul chez lui et lui dicta son testament mais, avant de pouvoir l'achever, il s'évanouit. 'Uthmân écrivit alors: «Je désigne, pour diriger, 'Umar b. al- Khattâb», quand Abû Bakr reprit conscience et prit connaissance de ce qu'avait écrit 'Uthmân, il en fut content parce que cela coïncida avec sa volonté.
 


A son tour, 'Uthmân allait désigner 'Abder-Rahmân b. Awf à sa succession. Al-Ya'qûbî rapporte ceci:

«Quand 'Uthmân fut tombé gravement malade, il fit venir Humrân b. Abân son serviteur affranchi, lui fit écrire son testament où il laissa vide la place du nom du successeur institué. Mais, de sa propre main, 'Uthmân écrivit le nom de 'Abder-Rahmân b. 'Awf, à part et après l'avoir noué, il l'envoya à Ummu Habîbah, fille d'Abû Sufiân. Humrân le descella en route, le lut et informa 'Abder-Rahmân b. 'Awf de son contenu. Au lieu d'en être content, 'Abder-Rahmân s'est mis en colère et dit: «Je l'ai désigné ouvertement (à la succession de 'Umar) et il me désigne maintenant en cachette!». La nouvelle est répandue à Médine et les Umayyades (le clan de 'Uthmân) se mirent en colère (parce que l'homme qui allait succéder n'était pas des leurs). 'Uthmân pour punir Humrân qui divulgua le secret, lui fit infliger cent coups de fouet et un exil à Bassorah. C'était cet incident qui provoqua l'animosité (connue) entre 'Uthmân et 'Abder-Rahmân b. Awf. Par après, ce dernier envoya son fils avec cette missive à 'Uthmân: «Par Allah, je t'avais prêté serment d'allégeance alors que j'avais trois qualités qui me rendaient meilleur que toi ...».(191)

Il semble que même la succession de 'Uthmân fut tranchée d'avance mais 'Abder-Rahmân b. Awf mourut avant 'Uthmân en l'an 31 ou 32 h. après qu'ils s'étaient très fort disputés.(192)

A leur tour les Banî Umayyah, connaîtront, par après, la discorde et disputeront le pouvoir aux autres clans de Quraish.

Le clan d'Abû Bakr (Taym) avec à sa tête la mère des Croyants 'Aïsha, conduisait à son tour l'opposition contre 'Uthmân qui fut assassiné chez lui à Médine sous les yeux des Muhâjirîne et des Ançars.(193)

Ce n'est qu'après ces événements que les Musulmans prirent leur affaire en main après s'être débarrassés de tout pacte d'allégeance contraignant. Ils se précipitèrent alors vers l'Imam 'Ali (a. s.) pour lui prêter serment d'allégeance. Les Compagnons du Messager d'Allah (SAW) furent les premiers à le faire. Quand l'Imam 'Ali (a. s.) eut pris le pouvoir, il annula toutes les prérogatives que Quraysh s'était attribuées à l'époque de ses prédécesseurs. Les quraychites et les autres Musulmans, les Arabes et les Mawâlî furent traités sur le même pied d'égalité quant à la distribution des revenus économiques de l'Etat et au rang social au sein de la Communauté. Quraysh, jalouse de ses intérêts, se ressaisit et quatre mois après la prise du pouvoir par l'Imam (a. s.), déclara la guerre du chameau contre lui, attisée par Marwân qui voulait venger le sang de 'Uthmân, Talhah et Az-Zubayr qui avaient auparavant incité à l'assassinat de 'Uthmân et à leur tête, 'Aïsha la mère des Croyants qui avait émis un avis religieux (une fatwâ) autorisant le meurtre de 'Uthmân.

Après la bataille du chameau, Quraysh déclara contre l'Imam, la bataille de Çaffîne au nom de la vengeance due au sang de 'Uthmân, ce qui brouilla à l'extérieur de Médine, les idées des Musulmans et leur position. Après l'arbitrage de Çaffine, Al-Khawârij (les dissidents) se soulevèrent à Nahrawân contre l'Imam (a. s.).

C'était pour tout cela que l'Imam se plaignait de l'injustice de Quraysh et disait par exemple à son frère Aqîl: «Laisse donc tomber Quraysh qui patauge dans l'égarement et erre dans la discorde. Laisse-les (les qurayshites) se pervertir car ils sont unanimes à me faire la guerre comme ils l'ont été à la faire auparavant au Messager d'Allah (SAW). Que leur récompense (châtiment) ne leur soit pas épargnée! Ils ont coupé mes liens de parenté ...».(194)

Après que l'Imam 'Ali (a. s.) eut eu une querelle avec l'un d'entre eux, il rapporta la conversation suivante:

Il (l'adversaire) dit: Tu tiens très fort à cette affaire (le califat)!

Je répondis: Non! Par Allah! Vous y tenez encore plus tout en étant plus loin. Moi, je suis le plus concerné et le plus proche! Je n'ai demandé que mon droit auquel vous vous êtes opposés. Vous vous êtes interposés entre moi-même et mon droit de façon à m'en détourner. Quand je l'ai accablé par l'argument incontournable, devant les gens qui assistaient (à notre querelle), il se leva confondu et ne sut que répondre!

Ô Allah! Je Te demande secours contre Quraysh et ceux qui les ont aidés, ils ont tranché ma parenté, rabaissé mon illustre rang; ils furent unanimes à me disputer une chose qui est mienne puis ils dirent: «aux yeux de la justice c'est égal que tu aies ce droit ou que tu ne l'aies point».(195)

Dans un autre sermon, en plus du passage précédent, l'Imam (a. s.) ajoute:

«J'ai regardé, je n'ai trouvé de soutien que chez ma famille, je leur ai épargné la mort, j'ai fait abstraction de la douleur, j'ai bu l'amertume et contenu ma colère, plus amère que la coloquinte et faisant souffrir le cur plus que ne le font des lames acérées».(196)

Enfin l'Imam 'Ali (a. s) fut assassiné en martyr, par un dissident dans la mosquée d'al-Kûfah. Après lui, Mu'âwiyah s'empara du pouvoir en l'an 40 de l'hégire. Cette année fut appelée l'année de la collectivité (Al- Jamâ'ah), celle de Quraysh bien entendu! Mu'âwiyah reste vingt ans au pouvoir et mourut en l'an 60 de l'hégire.

L'une des conséquences de l'aversion qu'avaient les Quraïshites pour la dévolution du pouvoir à l'Imam 'Ali (a. s.) fut leur acharnement à empêcher la diffusion des hadîths prophétiques.

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