Mar07162024

mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

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Chapitre 2 De l'Imamat: Recherches dans l'Ecole des califes La terminologie de cette recherche

Chapitre 2

 De l'Imamat:

 Recherches dans l'Ecole des califes

 La terminologie de cette recherche


1)- Ash-Shûrâ (la délibération)

Ash-Shûrâ et les substantifs de la même famille signifient l'action de se consulter les uns et les autres afin de déterminer l'opinion de tout un chacun. C'est dans cette terminologie linguistique (et non-Shar'î) que le terme est employé dans le Sait Coran: «Leur affaire est objet de délibération entre eux». (V. 38/XLI)

2)- Al-Bay'ah

En langue arabe c'est d'abord une transaction de vente consentie par les deux parties et manifestée par l'action de battre une main sur l'autre en guise de conclusion de l'acte.

Les Arabes se servaient de moyens divers pour conclure une alliance ou un pacte. Par exemple, en concluant un pacte, ils devaient ensemble immerger leurs mains dans une cuvette pleine de parfum ou de sang.

En Islam, al-Bay'ah (ou serment d'allégeance) est un acte par lequel une partie contracte l'engagement, vis-à-vis de l'autre partie, de lui obéir conformément aux clauses de leur accord. Dans le Coran, Allah -exalté soit-IL - dit: «Ceux qui te prêtent serment d'allégeance ne font que prêter serment à Allah. La main d'Allah est posée sur leurs mains». (V. 10/XLVIII).
 

Le premier serment d'allégeance exigé des Musulmans par le Messager d'Allah se tint à la 1ère 'Aqabah et eut pour objet l'Islam (en général).

Le deuxième serment d'allégeance se tint aussi Al-'Aqabah. Il eut pour objet le droit de faire la guerre (le cas échéant) en vue d'établir la société islamique.

Ainsi, en premier lieu c'était ce qu'on appelle la Bay'ah des femmes, limitée à la fidélité à la religion de l'Islam, exempte de l'obligation de combattre.

Le troisième serment d'allégeance se tint sous l'arbre d'al-Hudaybiyyah quand les Musulmans sortirent en sacralisation d'al-'Umrah (n'ayant que l'intention de faire à la Mecque le petit pèlerinage). Mais parce que les quraychites les empêchèrent de la Ka'bah et manifestaient un air belliqueux, le voyage pour la 'Umrah (petit pèlerinage) se transforma en l'obligation de combattre, la nouvelle situation exigea la prise d'un nouveau serment d'allégeance ayant pour objet la nouvelle action envisagée. Effectivement ce nouveau serment d'allégeance porta ses fruits et effraya les Mecquois. C'est ainsi que le Messager d'Allah (SAW) s'est conduit en matière d'allégeance (pour l'Islam, pour la défense par le combat et en cas de guerre). On rapporte aussi dans sa tradition qu'il stipulait dans le serment d'allégeance l'obligation de lui obéir dans la limite de la capacité et à condition d'avoir "la puberté légale".

De la sîrah du Messager (SAW), il apparaît que le serment d'allégeance repose sur trois piliers:

1- La personne qui s'engage

2- La personne au profit de qui se fait l'engagement

3- L'accord sur l'obéissance.

La Bay'ah repose aussi sur la compréhension des clauses convenues et des actes qu'implique l'obligation d'obéir. Sur le plan de la forme, les parties contractantes battent d'une main (de celui qui prête serment d'allégeance) sur l'autre (de celui pour qui bl'allégeance est tenue). Ainsi le mot "Bay'ah" (allégeance) est un terme Shar'î. Les conditions de sa réalisation en conformité avec la loi islamique ne sont pas claires et nettes dans les esprits de certains musulmans. Ces conditions de validité sont:

- La partie qui prête serment d'allégeance doit être intègre et libre. L'enfant et le simple d'esprit en sont dispensés par la loi. Comme le contrat de vente ne produit pas d'effet sous la contrainte, le serment d'allégeance ne peut se faire sous l'oppression et par l'épée.

- La partie pour qui l'allégeance est prise ne doit pas être un pécheur déclaré (publiquement) parce que le Messager (SAW) dit: «Nulle obéissance au profit de quelqu'un qui désobéit à Allah».(131)

L'allégeance n'est pas valide quand elle a pour objet de commettre ce qu'Allah a défendu de faire et de violer Ses injonctions et celles de Son Messager (SAW). Dans le hadîth, il est dit: «S'il ordonne d'accomplir une contravention (un péché), il ne doit être ni écouté ni obéi».(132)

3) et 4)- Le calife et le prince des croyants


Al-Khilâfah, en langue arabe, signifie la représentation d'autrui. Al-Khalîfah (le calife) est celui qui remplace autrui et remplit son rôle. C'est dans ce sens que le terme est utilisé par le Saint Coran:

«Souvenez-vous que le Seigneur a fait de vous Khulafâ' après le peuple de Noé». (V. 69/VII)

Dans la sunnah, le hadîth dit: «Ô Allah! Fais miséricorde à mes Khulafâ'». Comme définition, le Messager (SAW) dit: «Ce sont ceux qui viendront après moi, qui rapporteront mon hadîth et ma tradition (sunnah)». Le terme de Khalîfah dans le Coran et la Sunnah n'est donc pas le nom donné à celui qui gouverne au nom du Messager d'Allah (SAW). Ceci est resté ainsi jusqu'à l'époque de 'Umar b. al-Khattâb qu'on appelait Khalîfah du Khalîfah du Messager. Ensuite il fut appelé "prince des croyants". L'appellation passa dans l'usage jusqu'à l'époque des Abbassides qui qualifiaient leur gouverneur de Khalîfah d'Allah ou de prince des croyants. A l'époque des Ottomans, le gouverneur musulman suprême fut appelé "Khalîfah" tout court. Jusqu'à nos jours, ce terme reste courant parmi les Musulmans.

Les deux surnoms "Khalîfah" et "prince des croyants" relèvent donc de la terminologie musulmane et non de la terminologie Shar'î.

5)- L'Imam

En langue arabe, l'Imam est celui que suivent les gens. C'est ainsi que le Coran l'utilise mais il attache à l'Imamat certaines conditions citées (par exemple) dans la parole d'Allah révélée à Ibrâhîm (a. s.):

«Je vais faire de toi un Imam pour les hommes Abraham dit: Et pour ma descendance aussi? Le seigneur dit: Mon alliance ne concerne pas les injustes». (V. 124/II)

L'Imamat est donc une institution émanant d'Allah (divine) et un pacte qui ne vaut point pour quiconque contracte l'injustice, qu'on soit injuste envers soi-même ou envers les autres. Le mot Imam est donc un terme Shar'î et relève de la terminologie islamique.

6)- Al-'Amr - 'Ulûl-'Amr

Le terme 'Amr est employé dans la langue arabe, l'usage musulman et les textes islamiques dans le sens de l'autorité (la Wilâyah) exercée sur les gens et du commandement.

La locution "'ûlûl-'Amr" peut être considérée comme un terme islamique étant donné qu'elle est employée dans le Sait Coran dans le sens de l'autorité sur les gens:

«Ô vous qui croyez! Obéissez à Allah! Obéissez au Messager et à ceux d'entre vous détenant l'autorité ...». (V. 59/VI)

Les deux Ecoles (celle des califes et celle d'Ahlul-Bayt) divergent quant à l'identification des 'ûlûl-'Amr (pluriel) et de Waliyyul-'Amr (singulier) (détenteurs de l'autorité) après le Messager (SAW):

l'Ecole d'Ahlul-Bayt estime que l'Imam ou Waliyyul-'Amr (le détenteur de l'autorité) qui n'entre en fonction qu'après le Messager (SAW) est désigné par Allah Qui choisit qui IL veut, le Prophète informant sa Communauté de cette désignation, tandis que l'Ecole des califes estime que Waliyyul-'Amr est désigné soit par l'allégeance soit par le fait accompli s'il a pris le pouvoir par la force. Après qu'il s'empare de l'autorité suprême, quel qu'il soit, on lui doit obéissance. De là, ils (des partisans de cette Ecole) ont obéi à Yazîd qui a tué et assujetti la descendance du Messager (SAW), saccagé et violé Médine la ville du Prophète, tué ses Compagnons et les Tâbi'îne qui vivaient encore à cette époque et catapulté la Ka'bah. Après tous ces actes abominables, les partisans de cette Ecole continuent jusqu'à nos jours de donner à Yazîd le surnom de "prince des croyants".

7)- Al-Waçiyyu - le Waçî du Prophète (le légataire).

Al-waçî dans le Livre et la sunnah est la personne mandatée par quelqu'un d'effectuer après sa mort quelque chose qui l'intéresse, que le testateur en charge le légataire expressément en lui disant: fais ceci ou cela après moi ou qu'il en informe les autres en leur disant: un tel est chargé de faire ceci ou cela après moi ou tout autre locution signifiant (clairement) l'établissement d'une Waçiyyah (un testament). Le Waçî du Prophète est la personne envers qui il stipule le droit de veiller après lui sur (les intérêts) la Shari'ah et de la Communauté.

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