Mar07162024

mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

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La Vague D'objections

La Vague D'objections


La voix de Bilâl galvanisait les Musulmans autant qu'elle indisposait les infidèles et les polythéistes. La position de ce compagnon dérangeait les idolâtres et les hypocrites disséminés parmi les Musulmans et leur fournissait l'occasion et le prétexte de contestation. Il était inadmissible pour eux qu'un esclave noir occupât une telle position. Pour ces soi-disant Musulmans, si l'Islam était vraiment une grande religion divine, elle ne devrait pas accepter ces esclaves, car ils avaient l'habitude de penser que les positions respectables, devraient être le domaine réservé des gens blancs, des capitalistes et des personnes de "bonne naissance".

Ainsi, une fois que Bilâl eut terminé l'Azan, les individus imprégnés de cette mentalité, se montrèrent mécontents. Ils abaissèrent leurs têtes, et leurs visages trahissaient leur agitation et leur malaise.

Chacun d'eux présenta une objection et formula un grief.

Hârith Ibn al-Hakam dit: «O! Mohammad n'a-t-il trouvé que ce corbeau noir pour lui confier ce poste?»

Un autre grommela: «Ah! La mort vaut mieux que cette vie. Ce monde n'est plus convenable pour y vivre».

Un groupe, dont faisait partie la fille d'Abû Jahl, s'écria: «Nos ancêtres étaient heureux parce qu'ils sont morts avant de voir cette situation dans laquelle une personne comme Bilâl leur récite l'Azan. Si nos grand-pères pouvaient voir ce jour noir dans lequel nous vivons! اa aurait été préférable pour nous d'être tués comme eux dans la bataille plutôt que de vivre ce triste jour».

 

D'autres surenchérirent: «Ah! Si la terre pouvait se fendre pour nous dévorer, car il est préférable d'être enterré vivant sous le sable que de vivre dans ce monde déshonorant».(49)

D'autres encore, tels Abû Sufiyân et Sohayl Ibn 'Omar qui semblaient être plus enragés que les autres dirent: «Nous ne pouvons rien dire pour le moment, car il est possible que Mohammad apprenne ce que nous disons et que nous ayons des ennuis en conséquence».

En réfléchissant sur ces propos futiles qui sortent des bouches des gens ignorants et à l'esprit tordu, on peut réaliser à quel point la discrimination raciale qui avait caractérisé l'ante-Islam (l'époque de la Jahiliyyah) prévalait encore dans la société islamique naissante de l'époque, où beaucoup de gens, à l'instar d'Abû Sufiyân, venaient d'épouser l'Islam contraints et forcés tout en étant encore fortement imprégnés de l'esprit jahilite. Ils se mirent tellement en colère, en voyant un Noir posséder la liberté et un pouvoir, qu'ils souhaitaient plutôt mourir que tolérer la liberté et la position de Bilâl.

Il ne fait donc pas de doute qu'il était très difficile d'opérer un changement radical et rapide dans ces pensées absurdes. Les chefs de tribus et les oppresseurs avaient pendant de longues années réduit les classes de dépossédés en esclaves pour s'enrichir et mener une vie confortable aux dépens de leurs victimes laissées dans la pauvreté extrême, l'ignorance, l'affliction et la faim.

A un moment où des Mecquois exprimaient de telles opinions que l'Islam ne saurait tolérer, l'archange Jibrâ'îl vint voir le Saint Prophète et lui révéla le verset suivant garantissant l'égalité des êtres humains:

«O vous les hommes! Nous vous avons créés d'un mâle et d'une femelle. Nous vous avons constitués en peuples et en tribus pour que vous vous connaissiez entre vous. Le plus noble d'entre vous, auprès d'Allah est le plus pieux d'entre vous». (Sourate al-Hujurât, 49 : 13)

Dans l'optique de l'Islam, il n'y a pas de différence entre un Blanc et un Noir, un riche et un pauvre, un Arabe et un non-Arabe, relativement à l'essence de l'être humain. Seule la pureté de l'âme qui émane de la piété et de la crainte révérencielle d'Allah est le critère de la préférence en Islam.

Ce verset du Saint Coran est la charte de l'égalité des êtres humains et la loi la plus juste que l'humanité ait jamais connue.

C'est la loi qui a été présentée à l'humanité pendant l'une des phases les plus critiques de son histoire, et qui a reconnu implicitement et d'une façon formelle les droits des Noirs et des autres peuples de couleur, tout en leur ouvrant, d'autre part, la voie de l'effort et du progrès. Dans l'histoire de l'humanité c'est seulement l'Islam qui s'est distingué par la promulgation d'une telle loi dès son avènement, loi abolissant la discrimination raciale. Et même aujourd'hui, parmi les codes civils du monde, celui de l'Islam est incomparable quant à sa façon d'interdire aux Musulmans toute velléité de discrimination vis-à-vis des gens de couleur.

Evidemment, la révélation du verset ci-dessus mentionné est une réplique cinglante et ferme à tous ceux qui, encore imprégnés de préjugés préislamiques, mais se voulant Musulmans, répugnaient à voir Bilâl occuper une haute position auprès du Prophète (P) et dans la communauté musulmane.

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