Mar07162024

mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

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Le Grand Slogan De L'islam

Le Grand Slogan De L'islam


Pendant les treize années qu'ils avaient passées à la Mecque les Musulmans ne purent jamais se rassembler, constituer librement une communauté et accomplir la prière en assemblée. Mais une fois émigrés à Médine où ils construisirent une grande Mosquée, ils décidèrent de ne manquer aucune prière en assemblée, notamment la Prière du Vendredi. Mais comme il n'y avait pas de moyens d'annonce pour la réunion en vue de la prière les gens venaient en groupes dispersés à la Mosquée. Les uns arrivaient tôt, les autres tard. Parfois, il arrivait que certains manquaient la bénédiction de la prière en assemblée, d'autres parvenaient à y participer partiellement seulement.

D'autre part, le Saint Prophète insistait tellement sur les hautes récompenses spirituelles de la prière en assemblée que les gens devinrent très désireux d'y participer.

Par exemple, un jour, un Musulman qui avait manqué une petite partie de la prière en assemblée, le takbîrat al-Ihrâm, demanda au Saint Prophète: «Obtiendrai-je la récompense spirituelle attachée à la participation à la prière en assemblée, si j'affranchis un esclave en réparation du Takbîrat al-Ihrâm que j'ai manqué lors de la prière en assemblée?»(31)
 

Les Musulmans étaient donc soucieux de trouver le moyen de convoquer les gens à la mosquée à une heure précise. Chacun faisait une suggestion à cet égard. Le Saint Prophète leur proposa alors de se rassembler dans la mosquée afin d'examiner toutes leurs suggestions dans un esprit de concertation et d'échange de vues.

Lors de leur rassemblement, les uns proposèrent: «Ce serait bien de souffler dans une corne à l'heure de la prière pour prévenir les gens».

Le Saint Prophète dit: «Souffler dans une corne, est une pratique propre aux Juifs, et nous ne pouvons pas devenir les adeptes des Judaïsme».

Une autre suggéra: «Ce sera mieux si nous nous procurions une cloche, semblable à celle des Chrétiens, et l'utiliser pour notre dessein».

Le Saint Prophète objecta: «La méthode des Chrétiens ne sert pas notre but. Nous devons avoir une méthode propre à nous».

D'autres proposèrent d'allumer un grand feu à l'heure de la prière pour inviter les gens à accourir à la mosquée. Mais, là encore le Saint Prophète objecta: «Le feu n'est utile à ce propos que pendant la nuit. En outre, allumer un feu est une pratique de la religion des Mages».

Un homme se leva alors et proposa: «O Prophète d'Allah! Il vaudrait mieux qu'un homme à la voix sonore fasse une proclamation, afin que les gens, en l'entendant, se rendent à la mosquée».

Le Saint Prophète apprécia cette idée et la développa pour qu'elle prenne la forme suivante: «A l'heure de la prière un homme doit crier: Aç-Çalât Jâmi'ah».

Puis, le Saint Prophète demanda à Bilâl d'annoncer à haute voix l'heure de la prière aux gens par la prononciation de la formule précitée.

Désormais, chaque jour Bilâl proclamait à l'heure de la prière: "Aç-çalât Jami'ah" pour appeler les Musulmans à la prière et les inviter à se diriger vers la mosquée.

Toutefois, cette façon de convoquer les gens à la Mosquée pour l'accomplissement de la prière n'était pas tout à fait adéquate.

En effet, un jour, alors que le Saint prophète se trouvait dans la maison de l'Imam 'Alî, le Commandeur des Croyants, l'Archange Jibrâ'îl, descendit, apporta le azan(athân,l'Appel à la Prière) et en récita les énoncés devant le Messager d'Allah.

Le Saint Prophète demanda à 'Alî: «As-tu entendu l'azan?».

'Alî répondit par l'affirmative.

Puis le Saint Prophète lui ordonna: «Apprends à Bilâl comment prononcer l'azan afin qu'il le récite désormais à l'heure de la prière.»(32)

Depuis lors le système d'azan devint le meilleur moyen et la façon la plus sublime d'annoncer l'heure de la prière et de rassembler les Musulmans.

A l'heure de la prière, Bilâl prononçait l'azan avec sa belle et haute voix depuis le toit de la mosquée, et en l'entendant, les Musulmans se sentaient envahis par l'esprit de la foi, un indescriptible enthousiasme pour atteindre à la perfection et au salut, auxquels les appellent les mots de l'azan. Aussi se précipitaient-ils, sans perdre une seconde, vers la mosquée.

Il est à noter que l'azan n'est pas seulement un son, ni une simple voix creuse, sans logique, produite uniquement pour signifier que les gens doivent se rassembler dans un dessein de propagande, comme c'est le cas dans d'autres religions et croyances.

Dans la religion musulmane l'azan est le symbole des principes. C'est un slogan inspirant. Il appelle à l'action. Il est enthousiasme, ferveur, espoir et recherche. L'azan est un appel à l'unité et à la coopération mutuelle sous l'égide de l'Unicité divine, une incitation à la perfection et au progrès sous la guidance de la Mission prophétique du Prophète de l'Islam.

C'est pour cela que lorsque la voix chaleureuse de Bilâl, sortie du coin de la mosquée du Prophète résonnait dans l'espace de Médine, elle animait les esprits des gens et les attirait vers la mosquée en vue d'accomplir leur prière avec une grande ferveur.

Les gens prisaient tellement l'azan et ses énoncés qu'ils attendaient impatiemment que cette mélodie céleste sorte de la gorge du muezzin du Saint Prophète pour les appeler à Allah.

Lorsque Bilâl terminait le Azan, les Musulmans formaient des rangs serrés derrière le Saint Prophète qui conduisait la prière.(33)

Ce rassemblement dans lequel les Musulmans se tenaient les uns à côté des autres, dans des rangs serrés, faisait trembler les ennemis.

La renommée de l'Islam et de la nouvelle société des Musulmans érigée par l'esprit de la fraternité, de l'égalité et du monothéisme, et déterminée à mener une campagne soutenue contre l'oppression et l'injustice, eut des échos dans tout le monde arabe.

Les ennemis de l'Islam craignaient qu'un jour cette révolution grandiose ne touchât les coeurs et les esprits des masses et ne se transformât en un mouvement universel susceptible de bouleverser leur monde corrompu et décadent. Aussi, se mirent-ils à élaborer de nouveaux plans et à ourdir des complots en vue de détruire la révolution islamique naissante.

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