Mar07162024

mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

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Des Rêves Diaboliques

Des Rêves Diaboliques


Indisposé par un profond malaise, le maître de Bilâl ne pouvait avoir ni la paix, ni la tranquillité de l'esprit, et il semblait vouloir se battre contre les portes, les murs, la Terre et le Ciel. Partout où il mettait le pied, la pression l'étouffait et le monde lui paraissait sombre. Omayyah se dit: «Quelle affliction a atteint la société? Même un esclave se permet de demander à son maître des choses absurdes. Mais qu'est-ce que c'est donc cette religion?! Que dit Mohammad?»

Puis emporté à nouveau par la rage, il se dit: «Je tuerai cet esclave pour que je sois soulagé et que les autres sachent que je jouis d'une grande autorité».

Ne pouvant mettre un terme au malaise qui le rongeait, il se résolut à sortir de la maison et à aller rencontrer les notables, les chefs de la ville et les représentants du parlement afin de les informer de ce qui se passait chez lui. En sortant, il désirait également se remettre de sa fatigue et reprendre un peu de force afin de se livrer à une nouvelle séance de torture contre son pauvre esclave.

 

Il se rendit chez les dignitaires de la ville et leur fit part de son inquiétude et du danger réel qui menaçait la société et l'ordre établi. Il insista pour que l'on trouve rapidement un moyen de détruire Mohammad, le Prophète de l'Islam, ainsi que le noyau d'adeptes qui s'était formé autour de lui. Il leur suggéra de méditer sur la sévérité avec laquelle il avait traité son esclave désarmé et leur demanda de l'aider à trouver une solution à son problème avec cet impénitent individu. Quelques heures plus tard, il retourna chez lui et vit Bilâl étendu tel un cadavre dans un coin de la maison. Il secoua la tête et lui dit: «Crois-tu toujours en Mohammad?» Puis il se dirigea vers sa chambre pour se reposer un peu.

Un silence de désolation régnait dans la maison. Personne n'avait le courage de prononcer un mot. Ce silence était toutefois entrecoupé par des propos incohérents qui sortaient de la bouche de Omayyah, pendant son sommeil. Parfois il brisait le silence par un cri ou murmurait des mots laissant deviner qu'il rêvait du repentir de Bilâl et de son renoncement à la religion de Mohammad. Après chaque rêve ou cauchemar, il se réveillait le visage joyeux ou haineux selon le cas, puis il se rendormait. Lorsqu'il se réveilla complètement, il constata que tout ce qu'il avait vécu pendant son sommeil n'étaient que "songes diaboliques", la rage le submergea et il se dit: «J'espère que cet esclave me laissera dormir tranquillement, enfin. Quels cauchemars sataniques j'ai eus!»

Omayyah s'assit et se remémora la décision sévère qu'il avait prise lors de sa visite aux dignitaires de la Mecque. Aussi pensa-t-il: «Je dois punir Bilâl, car il a rendu ma vie, mon sommeil et mon réveil insupportables. Jusqu'à quand devrais-je accepter ces tourments? Pourquoi ce malheur m'est-il arrivé? Pourquoi devrais-je souffrir?»

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