Mar07162024

mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

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Chapitre 21 Les péripéties du soulèvement des mécontents contre `othmân

Chapitre 21

Les péripéties du soulèvement des mécontents contre `othmân


Après avoir subi continuellement toutes sortes d'oppression, souffert constamment de diverses tortures et persécutions et connu successivement plusieurs exils, et déportations, Abû Tharr quitta ce monde éphémère à Rabdhah, son dernier lieu de bannissement, mais le récit de son amour pour Allah et pour le Prophète reste encore gravé dans les mémoires et le restera sans doute toujours. Ses discours et ses prêches qui reflètent sa véracité, sa droiture, sa sincérité et sa piété émeuvent encore les coeurs des croyants. Abû Tharr reste vivant à travers sa personnalité exemplaire et sa conduite courageuse et il demeurera immortel par les principes qu'il défendait si chèrement.

Personne ne conteste qu'il mourut sur le Chemin d'Allah. Il souffrit le martyre et supporta l'insupportable uniquement pour défendre la vérité, établir et propager les principes authentiques de l'Islam dans l'Etat islamique. Mais il est regrettable que ceux qui lui avaient causé tant de souffrances n'eussent pas eu de remords après sa mort. En témoigne le récit ci-après, rapporté par l'historien du 3e siècle de l'Hégire, `Ali Ibn al-A`tham al-Kûfî:

«Lorsque les nouvelles de la mort d'Abû Tharr parvinrent à `Othmân, `Ammâr Ibn Yâcer qui était près de lui dit: «Qu'Allah entoure de Sa Miséricorde Abû Tharr. O Allah! Atteste que nous prions de tout notre coeur et de toute notre âme pour qu'il soit couvert de Miséricorde. O Allah! Pardonne-lui».

»Dès que `Othmân entendit ces mots de condoléances, il perdit son sang froid et dit: «Idiot! Tu connaîtras le même sort. Ecoute-moi. Je n'ai pas honte de l'exil d'Abû Tharr et de sa mort dans le désert». `Ammâr répliqua: «Par Allah! Je ne finirai pas de la sorte».
 

»La réaction de `Othmân à cette réplique fut d'ordonner immédiatement à ses courtisans: «Mettez-le à la porte, expulsez-le de Médine et envoyez-le au même endroit où a été envoyé Abû Tharr. Faites en sorte qu'il y mène la même vie qu'Abû Tharr et ne le laissez pas revenir à Médine tant que je resterai vivant».

»`Ammâr rétorqua:«Par Allah! Je préfère être près des loups et des chiens que de toi» et il s'en alla chez lui.

»Lorsque les Banî Makhzûm - la tribu de `Ammâr apprirent la nouvelle de la décision du Calife de bannir `Ammâr à Rabdhah, ils furent enragés de colère, et se dirent que `Othmân avait dépassé les limites de la décence. Ils se réunirent en conseil au terme duquel ils décidèrent qu'il vaille mieux essayer de parvenir à un compromis avant de s'engager dans une épreuve de force. Ils allèrent voir, dans ce but, `Ali, lequel leur demanda: «Pourquoi êtes-vous venus tous me voir à cette heure-ci?». Ils répondirent: «Nous avons un problème. Ce Calife a décidé de déporter `Ammâr de Médine à Rabdhah. Aie la bonté d'aller le voir pour le persuader, avec des mots gentils, de laisser `Ammâr tranquille et de ne pas le bannir, afin d'éviter que des troubles n'éclatent qui seront difficilement domptables».

»L'Imam `Ali les écouta, les conseilla et leur demanda d'éviter toute action hâtive. Il leur promit: «Je vais voir le Calife et j'essaierai de résoudre le problème. Je suis sûr qu'il sera résolu pacifiquement. Je suis pleinement conscient de la situation. Je le ferai s'aligner sur votre point de vue».

»`Ali se rendit, comme promis, chez `Othmân et lui dit: «O `Othmân! Tu te montres trop hâtif dans certaines affaires et tu ignores les suggestions des amis et des conseillers. Tout d'abord tu as expulsé Abû Tharr de Médine. C'était un Musulman vertueux, un Compagnon notable du Saint Prophète et le meilleur des Immigrants. Tu l'as déporté à Rabdhah où le pauvre est mort dans la solitude. Ce faisant tu as attiré encore plus l'hostilité des Musulmans envers toi. Maintenant, j'apprends que tu as décidé de bannir `Ammâr aussi, de Médine. Ce n'est pas bien. Crains Allah et renonce à la décision de son bannissement. Pour l'amour d'Allah! Abstiens-toi de chercher des ennuis aux Compagnons du Prophète et laisse-les vivre en paix». `Othmân se fâcha en entendant `Ali parler ainsi et lui dit avec colère: «Tu devrais être le premier à être banni de Médine, car c'est toi qui causes la ruine d'Abû Tharr et d'autres».

»Réagissant à ces propos indécents, `Ali répondit: «O `Othmân! Comment oses-tu avoir de telles idées sur moi? Tu ne seras pas capable de mettre à exécution ta menace, même si tu le désires sérieusement, et si tu ne me crois pas, essaie, tu verras ce qui se passera et tu sauras à qui tu as à faire. Et puis tu dis que c'est moi la cause de la ruine de `Ammâr et d'autres! Par Allah! Tous ces désordres sont de ton fait. Je ne les vois commettre aucune faute. Tu fais des choses qui sont contraires à la Religion et à la décence. Les gens ne peuvent plus les tolérer et ils sont en train de se mettre contre toi. Tu ne dois plus accepter ces choses-là. Tu te sens offensé par tout le monde et tu réagis en conséquence, créant des ennuis à tout le monde. Cette attitude est très éloignée de celle de tes prédécesseurs».

Puis `Ali se releva et partit.

»Lorsque les Bani Makhzûm revinrent voir `Ali pour savoir ce que le Calife avait dit à propos de leur affaire, il leur conseilla: «Dites à `Ammâr de rester enfermé chez lui et de ne pas sortir. Allah le sauvera des mauvaises intentions». `Othmân fut informé du conseil de `Ali aux Banî Makhzûm et il renonça à bannir `Ammâr. Zayd Ibn Thâbit dit à `Othmân: «Si le Calife le désire, nous pouvons aller voir `Ali pour un échange de vues afin de dissiper le malentendu entre vous et rétablir les relations normales». Le Calife répondit: «Vous avez la liberté de le faire».

»Zayd Ibn Thâbit se rendit chez `Ali avec al-Mughîrah Ibn Ahnas al-Thaqafî. Les deux hommes prirent place, après avoir salué `Ali. Zayd Ibn Thâbit engagea la conversation en commençant par lui adresser des compliments: «Personne dans le monde n'occupe, auprès du Prophète, la même position que toi que ce soit par le degré de parenté et de proximité ou par le statut et l'honneur dont tu jouis. Personne ne peut non plus t'égaler dans ton soutien à l'Islam ni dans ton ancienneté au sein de cette Religion. Tu es la fontaine de la vertu et la source de la générosité».

»Après cette introduction élogieuse, Zayd Ibn Thâbit parla de la véritable raison de sa venue: "O `Ali Ibn Abî Tâlib! Nous étions chez le Calife `Othmân et il s'est plaint de toi et dit que parfois tu objectes à ses décisions et interfères dans des affaires qui relèvent de sa seule compétence. C'est pourquoi nous avons estimé qu'il serait sage de t'expliquer les choses afin d'effacer les contrariétés et les déplaisirs mutuels entre vous, ce qui satisfera tous les Musulmans".

»`Ali dit: "Par Allah! Tant que cela a été possible je n'ai objecté à rien ni ne me suis mêlé de rien. Mais maintenant, la situation a pris une telle tournure qu'il n'est plus possible de fermer les yeux ni de garder le silence. J'ai dit la vérité à `Othmân à propos de `Ammâr, et c'est dans son intérêt, pour sa tranquillité et son bien-être. C'était de mon devoir de le faire, et je l'ai fait. C'est à lui de faire maintenant ce qu'il veut".

»Al-Mughîrah Ibn Ahnas prit alors la parole: "O `Ali! Tu dois accepter ce que le Calife dit ou fait, peu importe que tu sois d'accord ou non dans ton for intérieur. Tu dois considérer l'obéissance à ses ordres comme une nécessité impérieuse, car lui, il a le contrôle sur toi, et toi, tu n'as pas de pouvoir sur lui. Il nous a envoyés uniquement pour être témoins de ce que tu dis afin que ce qu'il dise à propos de toi soit désormais justifié".

»En entendant ces menaces à peine voilées, de Mughîrah `Ali se mit en colère et dit: "Par Allah, celui que vous soutenez ne sera jamais honoré et celui que vous mettez en marche ne connaîtra pas le repos. Allez-vous-en".

»Al-Mughîrah fut sidéré par ce que `Ali venait de leur dire et il ne put prononcer un seul mot. Mais Zayd Ibn Thâbit intervint pour réparer la gaffe de son compagnon: "O `Ali! Al-Mughîrah dit des bêtises. Ce qu'il a dit, il l'a sorti de lui-même. Par Allah nous ne sommes pas venus ici pour porter témoignage, et il n'est nullement dans notre intention de te critiquer ni d'objecter à ce que tu dis. Nous voulions seulement ouvrir la voie à une bonne volonté mutuelle et à la réconciliation. Tel était le seul but de notre venue ici. Nous te prions d'y penser". `Ali exprima sa satisfaction et Zayd Ibn Thâbit repartit.»

Nous avons vu plus haut comment `Ali avait protesté contre l'attitude de `Othmân. En fait, les excès de `Othmân commencèrent à inquiéter l'ensemble des Compagnons du Prophète. Déjà ils étaient écoeurés par toutes les souffrances qu'il avait causées à Abû Tharr. Le calvaire de celui-ci avait suscité un grand malaise chez les Musulmans de toutes classes, et les gens se mirent à critiquer `Othmân individuellement et collectivement.

C'est dans ce contexte qu'al-Zubayr Ibn al-`Awwâm, l'un des Compagnons du Prophète était allé voir `Othmân pour lui faire une série de reproches sous forme d'interrogation:

-«`Omar n'a-t-il pas pris ta parole de ne pas imposer aux gens les enfants d'Abî Mu`ît?

-Pourquoi as-tu donc nommé al-Walîd Ibn `Uqbah gouverneur de Kûfa?

-Pourquoi as-tu nommé Mu`âwiyeh, gouverneur de Syrie?

-Pourquoi as-tu réprimandé les Compagnons du Saint Prophète alors que tu n'es en aucune manière supérieur à eux?

-Pourquoi as-tu dis que la récitation du Saint Coran faite par Ibn Mass`ûd était mauvaise, alors qu'il l'avait apprise du Prophète? Et pourquoi tu l'avais fait battre jusqu'à l'évanouissement?

-Pourquoi as-tu donné un coup de pied à `Ammâr Ibn Yâcer et pourquoi l'as-tu fait battre tellement qu'il a eu une hernie?

-Pourquoi as-tu exilé Abû Tharr et l'as-tu jeté dans un désert sans arbres. Le pauvre est mort dans un état de solitude et de désespoir.

-O `Othmân! Ne savais-tu pas que le Prophète d'Allah le considérait comme son grand ami et disait qu'il n'y a entre le ciel et la terre personne qui soit plus sincère qu'Abû Tharr? Ne savais-tu pas que le Saint Prophète ne supportait pas d'être séparé de lui et que chaque fois qu'il était loin de lui, il sortait pour le rechercher?

-Pourquoi as-tu expulsé Mâlik al-Achtar et ses compagnons de Kûfa, et pourquoi les as-tu séparés de leurs familles?»

Ayant écouté les réponses à toutes ces questions al-Zubayr Ibn al-`Awwâm conclut: «O `Othmân! Tes agissements ne sont pas justifiés. Tu n'as pas pensé contre qui tu as pris de telles sanctions. Les faits que tu leur reproches ne justifient pas que tu doives soumettre les Compagnons les plus révérés du Saint Prophète à de telles tortures. Si tu me suis, je peux souligner pour toi les mesures prises par toi qui contreviennent aux fondements mêmes de la Foi. J'insiste que tu doives craindre Allah et ne pas chercher ta satisfaction personnelle aux dépens de l'Etat islamique dont tu es le chef; autrement, le jour où tu subiras les conséquences de tes agissements dans ce monde même, ne serait pas loin. Et cette punition sera en plus de la punition que tu auras dans l'Autre-Monde».

Après la mort tragique d'Abû Tharr, lorsque les dignitaires d'Egypte étaient venus à Médine pour réclamer des réponses à leurs griefs et doléances, ils se dirigèrent vers le Masjid du Saint Prophète où ils virent un rassemblement de Muhâjirîn et de Ançârs. Après les échanges des salutations, les Musulmans rassemblés dans la Mosquée demandèrent aux Egyptiens: «Pourquoi êtes-vous venus d'Egypte jusqu'ici?». Ces derniers leur expliquèrent la raison de leur voyage et dirent que le gouverneur qui avait été nommé en Egypte était totalement incompétent et mesquin.

Les Egyptiens arrivèrent en tout cas à la porte de `Othmân et sollicitèrent une audience. `Othmân accepta de les recevoir. Après avoir présenté leurs respects au Calife, ils dirent:

«O `Othmân! Nous avons été persécutés par ton Gouverneur. Ses agissements sont navrants, pénibles et attristants. O Calife! Allah t'a accordé une richesse abondante. Sois reconnaissant envers Lui, surveille plus étroitement tes fonctionnaires et aie pour but la réalisation du bien-être des masses. Nous ne sommes pas venus nous plaindre uniquement de ton Gouverneur, mais nous pensons aussi que des démarches prises par toi sont extrêmement graves».

`Othmân dit: «Dites-moi de quoi il s'agit?», Ils dirent: «Tu as fait revenir al-Hakam Ibn al-`آç à Médine bien que le Prophète l'eût expulsé de cette ville vers Tâ'if pour de bon, et que Abû Bakr et `Omar ne se fussent pas permis d'annuler sous leur règne respectif une décision prise par le Messager d'Allah. Tu as déchiré le Saint Coran en petits morceaux, tu l'as brûlé et tu l'as réduit en cendres. Tu as donné le contrôle de l'eau de pluie à tes proches parents alors que cette eau était censée servir à l'usage des masses, lesquelles s'en sont trouvées privées. Tu as banni quelques Compagnons du Saint Prophète de Médine. Tu veux que les gens te suivent sans regarder si ce que tu fais est conforme à la Loi islamique ou non.

«O `Othmân! Ecoute! Nous te disons ouvertement que nous te suivrons sincèrement si tu marches sur le droit chemin, mais si tu persistes dans ce que tu fais maintenant, nous serons obligés de retirer notre serment d'allégeance, ce qui nous ruinera tous, toi et nous.

«O `Othmân! Allah connaît la condition de chacun. Chaque Musulman doit Le craindre. Ecoute! Les relations entre le Gouvernant et les gouvernés sont très délicates. Le Gouvernant doit craindre Allah et s'abstenir de tout ce qui est contraire aux Commandements d'Allah, et les gouvernés ne doivent pas, dans ce cas, lui désobéir. L'homme aura à rendre compte même de ses petits actes insignifiants devant Allah. Nous avons dit ce que nous voulions dire. Maintenant, il t'appartient de faire ce que tu veux».

Après avoir entendu ces doléances et reproches, `Othmân inclina la tête et resta silencieux pendant un certain temps, puis il dit: «Pour le moment, je ne veux pas donner des explications à propos de vos objections, parce qu'elles sont trop nombreuses. Mais je peux quand même dire, tout simplement, à propos d'al-Hakam Ibn al-`آç que le Prophète d'Allah avait été fâché contre lui à cause de certains de ses agissements indécents et inconvenables, il l'avait par conséquent expulsé de la ville. Maintenant étant devenu Calife, je l'ai fait revenir à cause de nos liens de parenté. Dites-moi si les gens de Médine ont le moindre grief contre lui, je lui demanderai de s'en expliquer».

Les historiens rapportent que lorsque les gens dressèrent un torrent d'objections sur les différents aspects de son gouvernement, il décida de se pencher sur ces questions et il écrivit des lettres à tous les gouverneurs de l'Etat islamique leur enjoignant de demander aux gens de leur province respective de venir à Médine pour se plaindre directement auprès du Calife des agissements des gouverneurs. Dès que ces lettres étaient parvenues à leurs destinataires, des gens affluèrent de toutes les régions du territoire de l'Etat islamique.

Les premiers arrivants étaient les gens de Kûfa, de Basrah et d'Egypte. De Kûfa, Mâlik al-Achtar al-Nakhâ`î arriva à la tête d'une délégation d'une centaine de personnes. D'Egypte, quatre cents personnes dont Abû `Umar Ibn Badil, Wahhâb Ibn Waraqa al-Khuzâ`î, Kanânah Ibn Chîr al-Hammî et Sa`îd Ibn Harmân al-Murâdî arrivèrent à Médine. De Basrah la délégation venue à la Capitale de l'Etat islamique comptait deux cent cinquante personnes dont al-Hakam Ibn Heil.

Après l'arrivée de ces délégations à Médine, ceux, parmi les Muhâjirîn et les Ançâr, qui étaient écoeurés par l'attitude de `Othmân et très affligés par ses agissements, se joignirent à elles. Et tous les Musulmans ainsi rassemblés décidèrent, par consentement mutuel, d'agir de concert et d'accepter de suivre `Othmân s'il tenait compte de leur griefs et objections et qu'il donnait des réponses satisfaisantes à leurs questions, ou de le destituer et de le faire remplacer par un Calife compétent et noble, s'il se contentait, comme d'habitude, de réponses vagues et évasives.

Lorsque l'informateur du Calife lui rapporta la nouvelle de cette résolution adoptée par le rassemblement de cette masse de Musulmans, il admit qu'il avait commis une grosse bévue en appelant ces gens à Médine. Après mûre réflexion sur la question, il parvint à la conclusion qu'il ne doive pas les recevoir. Cette décision était une grande erreur. Mais il la prit et se cacha dans sa maison dont il ferma les portes de l'intérieur.

ہ l'arrivée des délégués à la porte du palais de `Othmân, celui-ci engagea le dialogue avec eux depuis le toit de la maison. Il leur demanda:

-"Laquelle de mes actions vous paraît-elle injuste? Soyez rassurés que j'accepterai toutes vos demandes et que j'agirai comme vous me le demandez. Ne vous inquiétez pas, je ne vous laisse en aucun cas chagrinés".

Les délégués s'écrièrent:

-"Tu nous as interdit l'eau de pluie et tu l'as donnée à tes proches parents".

Le Calife répondit:

-"Ne vous en faites pas. Ecoutez-moi attentivement. Si je vous ai coupé l'eau, c'est parce que je l'avais réservée pour les chameaux offerts en charité. Mais si vous tenez à ce que j'en laisse le libre accès à tout le monde je n'ai pas d'objection".

Les gens dirent:

-"Tu as déchiré d'innombrables copies de Coran et tu les as brûlées. Ceci est contraire à la Loi islamique".

Le Calife répondit:

-"Comme il y avait plusieurs versions du Coran, j'en ai compilé une et j'ai détruit les autres».

Les gens objectèrent:

-«Pourquoi ne les as-tu pas enterrées au lieu d'y mettre le feu?"

Puis ils demandèrent encore:

-"Pourquoi n'as-tu pas accompagné le Saint Prophète dans la Bataille de Badr et pourquoi n'y as-tu pas participé?"

`Othmân répondit:

-"A cette époque-là, mon épouse était souffrante et j'ai été occupé à la soigner".

Ils poursuivirent:

-"Et pourquoi n'as-tu pas participé à Bay`at al-Ridhwân (prestation de serment d'allégeance au Prophète, faite à Ridhwân)?"

-«J'étais parti à cette époque", répondit-il.

-"Pourquoi as-tu fui le champ de bataille, abandonnant le Prophète seul, lors de la Bataille d'Ohod?", lui demanda-t-on.

-"J'ai fui, c'est vrai. Mais ce péché a été pardonné. On ne peut donc plus me le reprocher maintenant.", répondit-il.

Ils dirent:

-"Tu as banni beaucoup de Compagnons du Prophète, lesquels ont souffert le martyre en exil. Certains d'entre eux étaient très vénérables et de très haut rang. Tu les as expulsés de leurs maisons et tu as confié leur sort à des jeunes gens inexpérimentés, vils, qui s'autorisent l'effusion de sang et l'appropriation de richesses interdites. O `Othmân! Parmi ces gens exilés il y avait un Compagnon que le Prophète aimait beaucoup et à propos duquel il avait dit qu'Allah l'aime et qu'IL a ordonné à Son Prophète de l'aimer. Tu sais que chaque fois qu'Abû Tharr s'absentait, le Prophète avait l'habitude d'aller le chercher. Malgré cela, tu l'as envoyé dans un désert aride où il est mort de faim et de soif. Quelle explication peux-tu donner à cette mauvaise action?"

`Othmân répondit:

-"J'ai banni ces personnages de leur ville lorsqu'ils ont commencé à inciter les gens contre moi. Je craignais qu'ils ne suscitent dissensions et discordes. Si vous croyez que j'ai commis un péché, laissez à Allah le soin de me juger. Maintenant, concernant les autres qui sont encore en exil, je vous dis que vous pouvez envoyer quelqu'un pour les faire revenir, si vous le désirez. Je n'ai pas d'objections".

Ils dirent:

-«L'injustice que tu as faite à `Ammâr est impardonnable. Pourquoi l'avais-tu fait battre à tel point qu'il a eu une hernie et qu'il est encore souffrant?»

Le Calife répondit:

-"Il m'a critiqué et il a mis à nu publiquement mes défauts".

Ils dirent:

-"Pourquoi as-tu fait enrichir tes proches parents avec l'argent du Trésor Public? Les pauvres meurent de faim alors que tes proches vivent dans l'opulence."

`Othmân répondit:

-"`Omar Ibn al-Khattâb faisait la même chose. Il avait donné beaucoup à quelqu'un qui ne vivait pas dans le besoin".

Ils objectèrent:

-"Mais il ne pratiquait pas le népotisme au même degré que toi. Tu as vidé le Trésor Public pour tes proches, alors que cet argent revenait à nos familles seulement. Salmân al-Faricî, al-Miqdâd, `Ammâr, Abû Tharr etc. étaient-ils des gens si incompétents pour être privés d'allocation? Tu as dilapidé l'argent des Musulmans et gaspillé leurs richesses".

`Othmân répondit:

-"Si vous le pensez vraiment, calculez les montants dont je suis redevable, je les paierai petit à petit et je les déposerai dans le Trésor Public».

Puis le Calife se montra de plus en plus aimable et humble envers les contestataires rassemblés devant sa maison. Sur le moment ces derniers désarmés devant son attitude très conciliante et sa promesse d'accéder à toutes leurs demandes et de faire tout ce qu'ils désiraient, se dispersèrent. Mais, apparemment la méfiance resta de mise entre les deux parties. `Othmân craignait qu'ils ne reviennent pour attaquer son palais. Aussi, convoqua-t-il `Abdullâh Ibn `Omar pour concertation. Celui-ci lui conseilla de faire appel à `Ali pour lui demander de calmer les contestataires. Il était sûr qu'ils suivraient les recommandations de `Ali.

Le Calife appela `Ali par un émissaire spécial. Il lui expliqua tout et le pria de calmer les contestataires. `Ali promit d'intervenir et alla voir effectivement les opposants de `Othmân. Il leur dit: «Il vaut mieux garder le sang-froid». Eux, ils ne lui cachèrent pas leur colère et lui dirent: «Nous te tenons en haute estime, mais nous ne pouvons tolérer plus longtemps les outrages et les excès de `Othmân». Selon A`tham al-Kûfi, `Ali se montra ferme et persuasif en insistant: «Ne vous inquiétez pas. Le compromis est mieux que l'affrontement». Puis `Ali se rendit chez `Othmân en compagnie des chefs des contestataires. Après une longue discussion et d'âpres échanges, les parties en présence parvinrent à un compromis, et `Othmân écrivit le texte de l'accord dont ci-après la version rapportée par al-A`tham al-Kûfi:
Au Nom d'Allah, Le Clément, Le Miséricordieux.

"Ce document est écrit par `Othmân à l'intention des gens de Basrah, Kûfa, et d'Egypte qui ont objecté à mes actions. Je m'engage à me conformer désormais au Livre d'Allah et à la Sunnah du Prophète, à ne pas ignorer la volonté du peuple et à éviter de leur chercher querelle. Je ferai revenir les gens bannis de leur ville et je restituerai aux gens leurs droits confisqués. Je déposerai `Abdullâh Ibn Sa`d Ibn Abî Sarah de son poste de gouverneur d'Egypte et je nommerai à sa place un homme que les Egyptiens aimeraient".

Les Egyptiens dirent: «Nous voulons que Mohammad Ibn Abî Bakr Ibn Abî Quhâfah soit nommé gouverneur d'Egypte». `Othmân acquiesça: «Oui, ce sera fait». En bref, `Ali était le garant de toutes les clauses de l'accord, et les témoignages d'al-Zubayr Ibn al-`Awwâm, Talhah Ibn `Abdullâh Ibn `Omar, Zayd Ibn Thâbit, Sohayl Ibn Hanîf et Abû Ayyûb Ibn Zayd furent enregistrés, et leurs sceaux apposés sur le document. La dernière phrase du document était: «Ce document a été rédigé au mois de Thî-qa`dah, 35 H.». Cela étant fait tout le monde partit.

Les historiens affirment que lorsque `Othmân remit aux Egyptiens le document écrit, ils quittèrent Médine pour l'Egypte très contents et satisfaits. Ils étaient accompagnés de Mohammad Ibn Abî Bakr (le fils du 1e Calife). Alors qu'ils poursuivaient leur voyage de retour étape par étape, et après avoir traversé trois étapes ou couvert une distance de trois nuits, selon Ibn Qutaybah et d'al-A`tham al-Kûfî, ils aperçurent un homme monté sur un chameau qui courait rapidement en direction de l'Egypte. Mohammad Ibn Abî Bakr lui ordonna de s'arrêter. Ibn Abî Bakr lui demanda: «D'où viens-tu et où vas-tu?». Le voyageur pressé dit: «Je viens de Médine et je vais en Egypte». On lui demanda pourquoi il allait en Egypte? Il répondit que c'était pour une affaire personnelle. On commença à se douter de quelque chose. On lui demanda s'il était porteur d'une lettre, mais il nia. Mohammad Ibn Abî Bakr ordonna qu'on le fouille, mais la fouille ne donna rien. Il ordonna alors qu'on cherchât dans son outre. Lorsqu'on la vida, on y trouva une lettre. On l'ouvrit et on découvrit que c'était une lettre écrite par `Othmân et sur laquelle était apposé le sceau du Calife, et qu'elle était adressée au Gouverneur d'Egypte, `Abdullâh Ibn Sa`d Ibn Abî Sarah:


«Au Nom d'Allah, Le Clément, Le Miséricordieux.



Je, le serviteur d'Allah, `Othmân t'ordonne (à toi, `Abdullâh Ibn Sarah) que dès que `Othmân Ibn Badil al-Khuzâ`î arrive chez toi, tu doive le décapiter, et couper les membres de `Alqamah Ibn Adîs, de Kanânah Ibn Bachîr et d'al-`Uraycî, de sorte qu'ils meurent en se tortillant et en roulant dans leur sang. Puis tu dois suspendre leurs corps sur des arbres dans un carrefour. Ignore les ordres écrits par moi que Mohammad Ibn Abî Bakr te remettra, et si possible tue-le sous un prétexte quelconque. Reste dans ton poste avec confiance. Ne crains rien et règne sur l'Egypte».

Mohammad Ibn Abî Bakr et les autres dignitaires d'Egypte furent sidérés par le contenu de cette lettre, et dirent: «Quel accord sérieux nous avons conclu! Quel serment sincère et quelle parole honnêtes! Que se serait-il passé si nous étions arrivés en Egypte après l'arrivée de cet esclave?».

En bref, ils remercièrent Allah pour avoir échappé au danger. Aussi, retournèrent-ils à Médine précipitamment. Là, ils rassemblèrent tous les Compagnons du Prophète et lirent à haute voix devant eux la lettre traîtresse de `Othmân Ibn `Affân.

Après avoir appris le contenu de cette lettre et découvert la vérité sur cette affaire, aucun Médinois n'avait plus de sympathie pour le Calife. Une révolte générale éclata et les gens se mirent à fustiger `Othmân ouvertement. Les gens devinrent survoltés et tout le monde se sentit dégoûté du gouvernement de `Othmân. Selon al-Fakhrî, ceux qui avaient entendu et gardé en mémoire l'appel de `A'ichah: "Tuez ce Juif de `Othmân" et (selon al-A`tham al-Kûfî) ceux qui avaient été extrêmement affligés par la torture de leurs aînés s'apprêtèrent au combat.

Ainsi, les Banî Salîm étaient enragés par le traitement horrible qu'avait subi Ibn Mas`ûd, les Banî Makhzûm étaient survoltés par le sort tragique réservé à `Ammâr Ibn Yâcer, et les Banî Ghifâr étaient rendus furieux par tous les tourments qu'avait subis Abû Tharr al-Ghifârî avant sa mort dramatique. En d'autres termes, ces tribus se révoltèrent à cause du comportement de `Othmân vis-à-vis de leurs chefs et elles étaient tellement exaspérées qu'elles ne songeaient qu'à une chose: tuer `Othmân.

Dans ces circonstances, toutes les tribus, ainsi que les Egyptiens se résolurent à voir `Ali tout d'abord, car il avait été leur garant et avait signé le document de l'accord avec `Othmân, à ce titre. Ils se rendirent donc chez `Ali et lui présentèrent la lettre interceptée du Calife. En lisant la lettre, `Ali fut extrêmement choqué. Il dit tout simplement: «Je suis très surpris! Qu'a fait `Othmân?». Puis il se dirigea vers `Othmân et déposa la lettre devant lui: «Lis-la». Alors que `Othmân lisait la lettre, `Ali lui dit: «Je suis incapable de savoir ce qu'il faut faire avec toi. Tu as tout gâché. J'avais amené ces gens à la raison sur tes ordres. Et te voilà qui fais ce qui est indigne d'un Musulman. Tu ne peux pas imaginer les efforts que j'ai dû déployer pour amadouer l'hostilité de ces gens envers toi. Tu sais qu'ils avaient entamé leur voyage de retour chez eux, pleinement satisfaits et très heureux, parce qu'ils avaient confiance en moi. O `Othmân! J'ai cru que l'affaire avait été réglée une fois pour toutes. J'ai cru que l'inimitié avait disparu pour jamais et que les Musulmans avaient enfin mis un terme à cette dispute. Mais hélas! Tu viens de rallumer un feu à peine éteint. O `Othmân! Qu'est-ce que cette lettre? Qui en est l'auteur? Quelle conduite?! Que pensera le monde de cet acte indigne?! Que dira-t-on de cette fraude et de ce mauvais dessein?!».

`Othmân répondit: «O Abul-Hassan! Par Allah, je n'ai pas écrit cette lettre, ni n'ai donné à personne l'ordre de l'écrire, ni n'ai demandé à mon esclave d'aller en Egypte. J'ignore tout de cette affaire». `Ali demanda: «Ce chameau est bien le tien, n'est-ce pas?». «Si» répondit `Othmân. «Ce sceau au bas de la lettre est bien le tien, n'est-ce pas?» demanda encore `Ali. «Si» répondit `Othmân. Puis `Ali dit: «L'écriture ressemble à celle de ton scribe, le sceau est le tien, l'esclave est le tien, le chameau est le tien! Et pourtant tu dis que tu n'en sais rien!». Le Calife répondit: «Il est possible que la lettre ait été écrite et expédiée sans que je n'en sois informé».

Après cette conversation, `Ali repartit.

Finalement, `Othmân essaya d'expliquer, à la Mosquée centrale, cette affaire et tenta de montrer qu'il n'y était pour rien. Les gens lui dirent: «Bon. Supposons que tu n'aies pas écrit cette lettre, mais il est établi qu'elle a été écrite avec la main de ton scribe, Marwân. Le sceau est le tien, le chameau est ton chameau, l'esclave est ton esclave. Nous te demandons donc de retourner à ton palais et de nous livrer Marwân». Le Calife répondit: «Non, jamais».

Sur ce, des troubles éclatèrent. Et selon al-A`tham al-Kûfî, des combats s'engagèrent qui transformèrent le masjid en arène, et dans la mêlée, `Othmân perdit conscience, et fut transporté à sa maison.

La situation ayant abouti à cette impasse et à ce point de non-retour, ceux qui avaient été désignés par la lettre de `Othmân pour être tués en Egypte décidèrent d'exécuter l'ordre de Om al-Mu'minîn, `A'ichah, la fille d'Abû Bakr qui avait lancé à plusieurs reprises: «Tuez le Juif, `Othmân! Il est devenu apostat.». Ils encerclèrent, dans ce but, la maison du Calife. Selon al-Fakhrî, dès que la maison de `Othmân fut assiégée par les rebelles, `A'ichah quitta Médine pour la Mecque, et, sous le commandement de son frère, Mohammad Ibn Abî Bakr, `Othmân fut tué par les révoltés.

Selon "Ta'rîkh Abul-Fidâ", `Othmân fut tué le 18 Thilhajjah 35 H. Son Califat dura environs 13 ans. Son corps resta pendant trois jours non enterré, car ses ennemis empêchaient son enterrement. Selon Ibn Jarîr al-Tabarî, le corps de `Othmân restait pendant deux jours sans que personne ne puisse l'ensevelir. L'historien al-A`tham al-Kûfî écrit que le cadavre de `Othmân ne put être inhumé durant trois jours et resta sans garde jusqu'à ce que les chiens en eussent emporté une jambe. Après quoi, Hubayr Ibn Mut`im, Taujîn Ibn Mut`im et Hakîm Ibn Hithâm allèrent chez `Ali et lui dirent: «Arrange-toi s'il te plaît pour que le corps soit enterré d'une faon ou d'une autre». Aussi, `Ali obtint-il des révoltés qu'ils laissent enterrer le corps de `Othmân. Mais les gens refusèrent, toutefois, qu'il fût enseveli dans le cimetière des Musulmans. Finalement, il fut enterré à Hach Kawkab le cimetière des Juifs.

Puis le même historien écrit que cet événement eut lieu le 17 Thilhajjah, 35 H., le vendredi après la prière de `Açr. `Othmân était alors âgé de 82 ans. Lorsque les nouvelles de son assassinat parvinrent à `آ'ichah, à la Mecque, et qu'elle apprit, de plus, que `Othmân était tué par des Compagnons du Saint Prophète, elle fut transportée de joie et dit: « Allah lui a donné la rétribution de ses actes. Je remercie Allah Qui l'a puni d'une façon appropriée»(134).

En bref, `Othmân fut tué trois ans à peine après la mort affligeante d'Abû Tharr. Or, on ne peut s'empêcher de penser à Abû Tharr, lorsqu'on médite sur l'assassinat non moins tragique de `Othmân, car le 3e Calife mourut des conséquences des actes dont Abû Tharr lui avait demandé, à bon escient, de s'abstenir. S'il avait écouté Abû Tharr, n'aurait-il pas évité à ce dernier l'épreuve terrible qu'il avait subie, et à lui-même la fin horrible qu'il eut.


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1. Voir: "اahîh al-Bukhârî", Chapitre: Islam et Abû Tharr, p. 47, édition égyptienne, 1312 de l'Hégire.

2. Le Tayammum consiste schématiquement à essuyer les mains et le front avec de la terre.

3. "Musnad Ahmad Ibn Hanbal".

4. "اahîh al-Bukhârî".

5. "Fat-h al-Bârî", vol. III, p. 387.

6. Voir: "Madârij al-Nubuwwah", p. 302

7. "Tabaqât Ibn Sa`d", Vol. 4, p. 10.

8. Musnad Ahmad Ibn Hanbal et "Hayât-ul-Qulûb" d'al-`Allâmah al-Majlicî.

9. "Mustradrak al-Hâkim", p. 342; "Al-Içâbah" d'Ibn Hajar al-`Asqalânî", Vol. 2, p. 622; "Fihrast al-Tûcî", p. 70.

10. "Târikh al-A'immah", p. 251.

11. "Hayât al-Qulûb", Vol. 2 , p. 455; "Mustatraf", Vol. 1, p. 166; "Rabî` al-Abrâr", chap. 23 manuscrit; "Manba' al-اâdiqîn".

12. "Sîrat al-Nabî-Nabî", Vol. 1, p. 112.

13. "Tarîkh Abul-Fidâ", Vol. 1, p. 127.

14. "Hayât al-Qulûb", Vol. 2.

15. Cette bataille fut appelée Thât al-Ruqa` (la Bataille de morceaux de vêtements), parce que le chemin était pierreux et accidenté, ce qui causa des déchirures aux pieds des combattants, les obligeant à les panser avec des morceaux de vêtements (Zâd al-Ma`âd).

16. Allusion au Verset coranique sur la purification des Ahl-ul-Bayt, (Sourate al-Ahzâb, 33:33).

17. Verset coranique: Sourate al-Hijr, 15: 98 - 99.

18. Le sel est un élément très utile qu'Allah a créé. On peut en tirer d'innombrables effets bénéfiques. Selon la Tradition islamique, l'homme peut éviter beaucoup de maladie s'il goûte le sel régulièrement avant et après chaque repas.

19. Sourate al-Baqarah (La Vache), 2:255-257.

20. "Arjah al-Matâlib", p. 606, rapporté par al-Hâkim.

21. "Arjah al-Matâlib", p. 609, rapporté par al-Daylamî.

22. Sourate Hûd, 11:17.

23. Rapporteurs des Traditions (Hadith) du Prophète.

24. Voir: "Izâlat al-Khifâ", Vol. 1, p. 514 et "Rawdhat al-اafâ", Vol.2, p. 215.

25. Pour des raisons tribales, claniques et politiques dont on parlera plus loin.

26. "Ummahât al-Ummah", p.92.

27. "Sirr-ul-`آlamîn, Charh Muslim Novi", Vol. 2.

28. "Madârij al-Nubuwwah", Vol., et "Ta'rîkh Baghdâd", Vol. 11.

29. Voir "Mawaddat al-Qurabâ", p. 49, imprimé à Bombay en l'an1310 H.

30. "Kanz al-`Ummâl", Vol. 3, p. 140; "Arjah al-Matâlib", p. 670; "Fat-h al-Bârî", Vol. 6, p. 4.

31. Voir "Rawdhat al-Ahbâb".

32. "Ta'rîkh al-Tabarî", "Ta'rîkh al-Imâmah wa-l-Siyâsah", "Mir'ât al-`Uqûl".

33. "Ma`ârij al-Nubuwwah", Rukn 4, Chap. 3, p. 42).

34. Les Compagnons du Prophète, présents à Saqîfah appartenaient à deux groupes principaux: Les Muhâjirîn (les Emigrants mecquois) et les Ançâr (les Partisans médinois). Les Ançâr voulaient que le successeur du Prophète soit l'un d'entre eux, et les Emigrants demandaient la même chose, chacun des deux groupes avançant ses propres arguments pour affirmer son droit au Califat. Les Emigrants invoquèrent leur lien de sang avec le Prophète (l'appartenance à la tribu de Quraych) pour imposer leur point de vue. Or, l'Imam `Ali était beaucoup plus proche du Prophète qu'Abû Bakr, car il était son cousin germain, et tous les deux (le Prophète et `Ali) faisaient partie de la même branche ou du même clan (les Hâchimites).

35. Parce qu'elle avait estimé sans doute qu'ils étaient indignes d'assister à ses funérailles, après tous les mauvais traitements qu'ils lui avaient réservés, ainsi qu'à son mari.

36. "Nâsîkh al-Tawârîkh", Vol. 2, p. 803.

37. Voir "Izâlat al-Khifâ'" de Châh Waliyyollâh Dehlavî, Vol. 1, p. 282).

38. Voir "Bahth Hawl al-Wilâyah"de Mohammad Baqer al-Sadr, publié en français sous le titre "Le Chiisme, Prolongement naturel de la Ligne du Prophète". Ed. Bibliothèque Ahl-ul-Bayt, Paris, 1983, traduit par Abbas Ahmad al-Bostani.

39. `Othmân et `Abdul-Rahmân étaient du même clan.

40. Les discussions sur l'élection de `Othmân sont aussi rapportées dans "al-Iqd al-Farîd", Vol. p.75, imprimé en Egypte et dans "Charh Maqâçid al-Taftazânî", p. 296.

41. "Ta'rîkh al-A`tham al-Kûfî", pp. 128 - 130.

42. "Hayât al-Qulûb"d'al-`Allâmah al-Majlicî, Vol. "et "Abû Tharr al-Ghifârî"d'al-`Allâmah al-Subaytî. 4. Celui qui récite à haute voix l'appel à la prière.

43. "Hayât al-Qulûb"d'al-`Allâmah al-Majlicî, Vol. "et "Abû Tharr al-Ghifârî"d'al-`Allâmah al-Subaytî.

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45. "Traditionnistes": ceux qui rapportent les traditions du Prophète.

46. Voir "Al-Ichtirâkî al-Zâhid", Ta'rîkh al-Balâtharî", et "al-Ghadîr", Vol. 8, p. 293.

47. "Al-Balâtharî", Vol. 5, p. 56.

48. "اahîh al-Bukhârî", Kitâb al-Zakât.

49. "اahîh Muslim", "Sunan al-Nisâ'î", "Sunan al-Bayhaqî".

50. "Abû Tharr al-Ghifârî" de `Abdul-Hamîd al-Miçrî, p. 133.

51. Voir: "Musnad Ibn Hanbal"; "Masânid Abû Tharr".

52. "Tabaqât Ibn Sa`d", p. 176.

53. "Ta'rîkh al-Balâharî", Vol. 5, p. 65.

54. Al-`Allâmah al-Sabaytî écrit qu'Abû Tharr fit des gens de Jabal `آmil des adeptes dévoués des Ahl-ul-Bayt par ses prêches et qu'il y posa la fondation de deux masjids, l'un à Sirfand, situé près de la rive du fleuve, entre اûr et اaydâ, et le second à Mec, situé à Hawlah. ("Abû Tharr al-Ghifârî"d'al-Sabaytî, p. 139).

55. "Ta'rîkh al-Ya`qûbî", Vol., p. 148 et "Al-Ghadîr", Vol. 8, p. 299.

56. Au Paradis.

57. "Ta'rîkh al-Khatîb al-Baghdâdî", Vols. 2 et 5; "Musnad Ahmad Ibn Hanbal", Vol. 1.

58. "Hayât al-Qulûb", Vol. 2, p. 1043; "Al-Ghadîr", Vol. , p. 299, cité par "Ta'rîkh al-Ya`qûbî".

59. "Tabaqât" d'Ibn Sa`d al-Wâqidî, mort en 230 H., Vol. 4, p. 168.

60. "Ta'rîkh al-A`tham al-Kûfî" et "Majâlis al-Mu'minîn".

61. "Majâlis al-Mu'minîn", p. 94.

62. "Ta'rîkh al-Tabarî", Vol. 4, p. 534 et "Al-`Aqd al-Farîd", Vol. 2, p. 272.

63. "Murûj al-Thahab" d'al-Mas`ûdî, Vol. 1, p. 438 ; "Ta'rîkh al-Ya`qûbî", Vol. 2, p. 148.

64. Id.Ibid.

65. Ceux qui (tel Abû Sufiyân) avaient combattu l'Islam jusqu'au dernier moment et qui devaient en principe passer par les armes, mais que le Saint Prophète fit bénéficier d'une amnistie générale, pour qu'il puissent vivre en paix au sein de l'Islam. C'est pourquoi on les appela les Amnistiés (Tulaqâ'). On les désigna aussi par le terme "al-Mu'allafah qulûbuhum" (les coeurs à rallier), car, le Prophète sachant que ces gens avaient accepté l'Islam, contraints et forcés,après la Conquête de la Mecque, et que dans leurs coeurs, ils restaient obscurantiste (pré-islamiques, jâhilites) et hostiles à la Religion, leur donnait des allocations dans l'espoir de rallier leur coeur à l'Islam, ou tout au moins, de les neutraliser et de modérer leur haine enfouie de la nouvelle Foi (l'Islam).

66. "Tâj al-`Urûs", Vol. 4, p. 220;

"Tâbaqât Ibn Sa`d", Vol. 8, p.31;

"Musnad Ahmad", Vol. 3, p. 126;

"Mustadrak al-Hâkim", Vol. 4, p. 47;

"Sunan al-Kubrâ d'al-Bayhaqî", Vol. 4, p. 53;

"Al-Nihâyah"d'Ibn Kathîr, Vol. 3, p. 286 imprimé en Egypte;

"Lisân al-`Arab", Vol. 11, p. 889;

"Al-Içâbah", Vol.4, p. 489.

67. "Al-Ma`ârif"d'Ibn Qutaybah, p. 84;

"Ta'rîkh Abul-Fidâ", Vol. 1, p. 168;

"Sunan al-Kubrâ"d'al-Bayhaqî, Vol. 6, p. 301;

"Al-`Aqd al-Farîd", Vol. ", p. 261.

68. Ta'rîkh Ibn Kathîr, Vol. 7, p.125.

69. Ta'rîkh al-Tabarî, Vol 5, p.50.

70. "Ansâb al-Achrâf" de Balâtharî, Vol. 5, p. 52 et "Tabaqât Ibn Sa`d", Vol. 3, p. 44, imprimé à Londres.

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72. 300 000 dirhams.

73. Voir "Ta'rîkh al-Ya`qûbî", Vol. 2, p. 41.

74. "Al-Ma`ârif", p. 84; "Al-Iqd al-Farîd", Vol ", p. 261; "Charh Ibn Abî al-Hadîd", Vol. 1, p. 67; "Mahâdharât Râghib al-Içfahânî", Vol. 2, p.212.

75. "Al-Sîrah al-Halabiyyah", Vol. 2.

76. "Tabaqât Ibn Sa`d", Vol. 1, p. 185; "Usud al-Ghâbah", Vol. 3, p. 301.

77. "Ansâb al-Achrâf"d'al-Balâtharî, Vol. 5, p. 30; "Al--`Iqd al-Farîd", Vol. 2, p. 272.

78. "Tabaqât Ibn Sa`d", Vol. 1, p. 186.

79. "Al-Ghadîr" d'al-`Allâmah al-Amînî, Vol. 1, p. 274.

80. "Al-`Eqd al-Farîd", Vol. 2, p. 261; "Al-Ma`ârif d'Ibn Qutaybah", p. 84. Selon la version d'Ibn Abî-l Hadîd ("Charh Nahj al-Balâghah", Vol. 1, p. 66) la somme offerte est de 400.000 dirhams et non 300.000.

81. "Ta'rîkh Ibn Wâdhih al-Ya`qûbî", Vol. 2, p. 45.

82. "Charh Nahj al- Balâghah" d'Ibn Abî Hadîd, Vol. 1, p. 67.

83. Voir: "Sunan Abû Dâwûd", et "Mustadrak al-Hâkim".

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86. "Sahîh al-Bukhârî, Kitâb al-Jihâd, "Bâb Barakat al-Ghifârî Fî Mâlihi", Vol. 5, pp. 17 et 21. Voir aussi, "Chatharât al-Thahab", Vol. 1, p. 43; "Ta'rîkh Ibn Kathîr", Vol. 7, p. 249, et "Ta'rîkh al-Khamîs", Vol. 2, p. 311.

87. "Tabaqât Ibn Sa`d al-Wâqidî", Vol. 3, p. 77, imprimé à Londres.

88. "Murûj al-Thahab", p. 434.

89. "Tabaqât Ibn Sa`d", Vol. 3, p. 158; "Ansâb al-Achrâf"d'al-Balâtharî, Vol. 5, p. 7; "Murûj al-Thahab", Vol. 1, p. 434; "Al-Iqd al-Farîd", Vol. 2, p. 279 "Al-Riyâdh al-Nadherah", Vol. 2, p. 258; "Duwal-ul-Islam"d'al-Thahabî, Vol.1, p. 18 et "Al-Khulâçah"d'al-Khazrajî, p. 152.

90. "Tabaqât ibn Sa`d", Vol. 3, p. 96; "Murûj al-Thahab", Vol. 1. p. 434; "Ta'rîkh al-Ya`qûbî", Vol. 2, p. 149; "Al-اafwah"d'Ibn al-Jawzî", vol.1, p. 138; "Al-Riyâdh al-Nadherah", Vol. 2, p. 291; "Al-Issti`âb"de `Abdul-Barr Makkî, Vol. 2, p. 404; "Al-Tuhfah al-Ithnâ `Achariyyah"d'al-Muhaddith Dehlavi.

91. "Tabaqât Ibn Sa`d", Vol.3, p. 105; "Murûj al-Thahab", Vol. 1, p. 434.

92. "Murûj al-Thahab", Vol. 1, p. 432.

93. "Murûj al-Thahab" d'al-Mas`ûdî.

94. "Tabaqât ibn Sa`d", Vol. 3, p. 40; "Al-Ansâb"d'al-Balâtharî, Vol. 3, p. 4; "Al-Istî`âb", Vol. 4, p. 476.

95. "Al-Ansâb" d'al-Balâtharî, Vol 3, p. 4.

96. "Tabaqât Ibn Sa`d", Vol. 3, p. 53; "Al-Mas`ûdî", Vol. 1, p. 433.

97. "Tamaddune Islam", Vol. 1, p. 22, imprimé en Egypte.

98. "Duwal-ul-Islâm" d'al-Thahabî, Vol. 1, p. 12.

99. "Tabaqât Ibn Sa`d", Vol. 3, p.53.

100. "`Alâ'im al-Nubuwwah" d'al-Mâwardî, p. 146, imprimé en Egypte.

101. "Al-Milal wal-Nihal", Vol. 1, p. 25, imprimé à Bombey.

102. Al-Bayhaqî.

103. "Sunan Abî Dawûd", Vol. 1, p. 25; "Musnad Ahmad Ibn Hanbal", Vol. 2, p. 29; "Sunan al-Bayhaqî", Vol. 6, p. 346.

104. "Sunan al-Bayhaqî", Vol. 6, p. 348.

105. "Islam Ka Ma`âchi Nizam", édition en Urdu, p.154.

106. "Nâsikh al-Tawârîkh", Vol. 2, p.11.

107. "Ta'rîkh `Abul-Fidâ", Vol. 2, p. 100, imprimé à Amritsar, en 1902.

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110. Peut-être était-il encore dans la mosquée, parce qu'il vivait seul à cette époque, `Othmân l'ayant forcé de retourner en Syrie tout seul, y laissant sa famille derrière lui.

111. "Abû Tharr al-Ghifârî", p. 126; "Hayât al-Qulûb", Vol. 2, p. 1039.

112. "Murûj al-Thahab"d'al-Mas`ûdî, Vol. 1, p. 438;

"Ta'rîkh al-Ya`qûbî", Vol. 2, p. 148;

"Tabaqât Ibn Sa`d", Vol. 4, p. 168;

"Hayât al-Qulûb", Vol. 2, p. 1033;

"Majâlis al-Mu'minîn", p. 94;

"Ta'rîkh al-A`tham al-Kûfî", p. 131;

"Kitâb al-Sufiyâniyyah"d'Abû `Othmân al-Jâhidh.

113. "Ta'rîkh al-Tabarî", Vol. 4, p. 527.

114. "Al-Saqîfah"d'Ahmad Ibn `Abdul `Azîz al-Jawharî; "Murûj al-Thahab",vol.1,p.438;"Charh Ibn Abil-Hadîd".

115. Selon al-`Allâmah al-Subaytî, les Compagnons du Prophète montrèrent leur indignation devant la déportation d'Abû Tharr à Rabdhah. D'après "Mustadrak al-Hâkim", lorsque Darda entendit la nouvelle de ce bannissement, il s'écria: «Innâ lillâhi wa Innâ ilayhi Râji`ûn"(Nous sommes à Allah et nous retournerons à Lui) et le répéta à plusieurs reprises. Lorsque `Abdullâh Ibn Mas`ûd apprit la nouvelle, à Kûfa, il fut bouleversé et s'adressant à un rassemblement dans le masjid de cette ville, il s'écria: «O gens! Avez-vous entendu ce verset coranique: "C'est vous-mêmes qui tuez les vôtres, et expulsez de leurs maisons une partie d'entre vous..."(Sourate al-Baqarah, 2:85), exprimant de cette façon son opposition à la décision de `Othmân. Al-Walîd, le Gouverneur de Kûfa rapporta les propos d'Ibn Mas`ûd au Calife `Othmân. Celui-ci lui écrivit un message lui ordonnant d'envoyer Ibn Mas`ûd à sa Cour à Medine. Lorsque `Abdullâh Ibn Mas`ûd arriva à cette ville, `Othmân était en train de faire un discours. En le voyant, `Othmân ordonna à son esclave, Aswad de le battre. Il saisit Ibn Mas`ûd, le traîna hors du masjid, le jeta à terre, lui flanqua une rossée de coups, l'assigna à résidence et lui coupa sa pension pour la vie» ("Abû Tharr al-Ghifârî", p. 146; "Musnad Ahmad Ibn Hanbal", Vol. 5, p. 197).

116. Abû Tharr savait que l'amour des Ahl-ul-Bayt est un fondement de l'Islam. Selon al-Jazâ'irî, l'Imam Ja`far al-اâdiq a rapporté les propos suivants du Saint Prophète: «Toute chose a sa fondation, et celle de l'Islam est notre amour, nous les Ahl-ul-Bayt». ("Anwâr No`mâniyyah").

117. "Ta'rîkh A`tham Kûfî", p. 131, imprimé à Delhi.

118. Voir:

"Charh Ibn Abil-Hadîd", Vol. 1, p. 241;

"Murûj al-Thahab"d'al-Mas`ûdî, Vol. 1, p. 238;

"Ta'rîkh al-Ya`qûbî", Vol.2, p. 148;

"Mustadrak al-Hâkim", Vol. 3, p. 343;

"Hulyat Abû Na`îm", Vol. 1, p. 162;

"Musnad Ahmad", Vol. 5, p. 156;

"Sunan Abî Dawûd", Vol. 2, p. 282;

"Fat-h al-Bârî", Vol. 3, p. 213;

"`Umdat al-Qâri Charh اahîh al-Bukhârî", Vol. 4, p. 291.

119. "Hayât al-Qulûb", Vol. 2, p. 1046.

120. C'est le surnom de Sa`dî Ibn `Ajlân. Il est plus connu par son surnom. Bahilah est le nom de sa tribu. Il a rapporté de nombreuses traditions. Il vécut à Homs (Syrie) et y mourut à l'âge de 91 ans. D'aucuns affirment qu'il était le dernier Compagnon du Saint Prophète à mourir en Syrie. Mais en réalité le dernier Compagnon mort en Syrie était `Abdullâh Ibn Bachâr (Voir "Izâlat al-Khifâ", Vol. 1, p. 285).

121. C'était un Compagnon respectable. Le vrai nom de son père, Yamân, était `Asal ou Umail, tombé en martyr lors de la Bataille de Ohod. Le Saint Prophète avait divulgué les noms des hypocrites à Huthayfah en lui demandant de garder le secret pour lui. `Omar Ibn al-Khattâb lui demanda à plusieurs reprises de lui confier ces noms. Huthayfah était aussi le gouverneur de Madâ'in sous le Califat de `Omar. (Voir "Izâlat al-Khifâ", Vol. 1, p. 282). Selon al-Tabarci, les Hypocrites avait préparé un plan pour tuer le Prophète d'Allah dans la vallée de `Uqbah, mais leur plan fut mis en échec par `Ammâr Ibn Yâcer etc. Après l'échec de cette tentative d'attentat, le Saint Prophète divulgua à Huthayfah les noms des Hypocrites dissimulés parmi les Musulmans.

Selon le dire d'Abû Tharr, dans la liste des Hypocrites, divulguée à Huthayfah, figuraient les noms des `Achrah Mubach-chirah (= les Dix Compagnons bénis du Prophète, qui sont devenus célèbres par ce titre après le décès du Prophète) Voir la note en marge de "Ihtijâj al-Tabarî", p. 29.

La tentative d'attentat de `Oqbah eut lieu lors du retour des Musulmans de la Bataille de Tabûk. `Ali ne se trouvait pas alors avec le Saint Prophète. Huthayfah tenait la corde attachée au nez du chameau du Prophète et `Ammar Ibn Yâcer conduisait l'animal. Lorsque celui-ci s'engagea dans un tournant dangereux, quelques hypocrites tentèrent de tuer le Prophète en effrayant le chameau. Mais le Saint Prophète fut sauvé grâce à la clairvoyance de `Ammar et de Huthayfah.

Huthayfah élit résidence à Kûfa après la mort du Saint Prophète. Il mourut quarante jours après sa prestation de serment d'allégeance à `Ali. Il était d'ailleurs un sympathisant sincère de celui-ci. ("Majâlis al-Mu'minîn"de Nûrullâh Chustarî).

122. Peut-être fait-il allusion aux règnes des Omayyades et des `Abbassides.

123. "Chifâ' al-اudûr", Chap. Abû Tharr al-Ghifârî, p.105; "Al-Fuçûl, de Murtadhâ"`Alam al-Hudâ.

124. "Al-Tabarî", Vol. 5, p. 67.

125. "Hayât al-Qulûb", Vol. 2, p. 1049.

126. "Hayât al-Qulûb", op. cit.

127. "Futûhât Makkiyyah" d'Ibn `Arabî, Chpt. 269.

128. Beaucoup d'historiens attribuent le récit de la mort d'Abû Tharr à son épouse, Omm Tharr, et non à sa fille, ce qui laisse croire que Omm d'Abû Tharr n'avait pas été morte avant son mari. Mais cette version des faits semble être erronée et du probablement à une méprise. En effet al-Majlicî a relaté la mort d'Abû Tharr, à Rabdhah, selon le récit de sa fille. Al-Tabarî écrit que la fille d'Abû Tharr fut envoyée à Médine après la mort de son père. Et aucun historien digne de foi n'a mentionné l'arrivée de la femme d'Abû Tharr à Médine.

129. Des Compagnons à qui le Saint Prophète avait fait cette prédiction.

130. Il est établi par différents récits qu'Abû Tharr n'éprouva aucune peine face à la mort, et c'est tout à fait normal dans ce cas, puisque le tourment de la mort est ressenti seulement par quelqu'un dont l'action et la conduite sont répréhensibles, ou qui a commis un méfait dans sa vie, dont le souvenir obstrue le passage de l'âme. Par exemple, lorsque `آ'ichah souffrait pendant son agonie et respirait difficilement les gens lui demandèrent: «O Mère des Croyants! Que se passe-t-il? Pourquoi cette détresse?», et elle répondit: «La Bataille d'al-Jamal me choque». ("Rawdhat al-Akhiyâr", citant Rabî` al-Arâr).

131. `Othmân fut tué d'une manière atroce. L'histoire nous apprend que son corps jonchait dans un tas de fumier pendant trois jours et que les chiens mangèrent une de ses jambes. ("Ta'rîkh al-A`tham al-Kûfî").

132. "Ta'rîkh al-Kâmil", Vol. 4; "Izâlat al-Khifâ", Vol. 1; "Ta'rîkh al-Tabarî", Vol.4.

133. "Ta'rîkh al-Tabarî", Vol. 4, p. 527.

134. "Ta'rîkh al-A`tham al-Kûfî"; "Ta'rîkh al-Imâmah Wal Siyâsah", Vol. 1; "Ta'rîkh al-Fakhrî"; "Ta'rîkh `Abul-Fidâ; "Ta'rîkh al-Tabarî", etc.

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