Mar07162024

mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

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Les étapes de la prière et le sens de la responsabilité

Les étapes de la prière et le sens de la responsabilité



Sachant que les capacités mentales des gens ne sont pas semblables et qu'il existe entre eux des différences fondamentales pour ce qui touche à l'entendement et à la compréhension, les guides de la religion musulmane ont appelé les hommes à s'acquitter de leurs obligations conformément à des formes de pensée différentes selon la classe sociale à laquelle ils appartiennent et en leur parlant le langage qu'ils comprennent.

Ainsi, la mission religieuse des prêcheurs doit s'axer sur l'essentiel qui peut profiter à tout savant, penseur ou individu illettré. Par exemple, faire admettre aux gens qui ne pensent qu'au commerce lucratif l'existence d'un commerce plus lucratif encore; ou bien attirer les gens à croire en une vie future paradisiaque peine de plaisirs et de bonheur du fait qu'en ce monde ils ne pensent qu'à prendre du plaisir. Autrement dit, on peut amener ceux dont la préoccupation est d'éviter la souffrance à croire en un enfer de douleurs pour ceux qui pêchent.

Il est évident que la plupart des gens ne comprennent pas le sens précis des choses et ne peuvent donc aspirer à des objectifs plus élevés que ceux-là. Il est defficile, pour un grand nombre de personnes dans la société, de s'acquitter de leurs obligations et de faire le bien si ce n'est par ce biais, car la nature humaine est pleine de faiblesse et d'imperfections. Ainsi, rares sont ceux qui peuvent se fixer dans la vie des objectifs nobles et s'atteler à les réaliser contre vents et marées.

La part la plus importante dans le développement et la progression des religions monothéistes dans le coeur des gens revient à ce qu'elles accordent à la piété et à l'action du bien un intérêt tout particulier contrairement à bien des règles et lois humaines. La piété dans le système éducatif de ces religions célestes n'est pas seulement un moyen d'éviter la punition, mais plutôt un incitateur de récompense, car l'homme-du point de vue psychologique-laisse apparaitre une grande sensibilité et une grande réceptivité face à la réprimande ou à la récompense et, par là, il s'engagera de plus en plus dans la voie de l'obéissance aux commandements de l'école religieuse.


L'Islam, de son côté, à travers beaucoup de ses textes, voit dans l'obéissance absolue aux ordres divins, non par besoin de récompense ou par peur de punition, une quasi-exclusivité des gens qui ont de la foi en la vérité divine, une très haute idée. Ces gens sincères qui ont atteint les plus hauts degrés de la loyauté ne pensent pas à autre chose qu'à l'obeissance totale à Dieu et à obtenir la grâce du Très-Haut.


Ces personnes, selon ce que les textes islamiques ont rapporté, ont été nommés les gens "libres", tandis que ceux qui croient et obéissent par amour des récompenses ont été appelés les "commerçants" et que ceux qui s'acquittent de leurs obligations par peur de la réprimande sont qualifiés "d'esclaves".

Le Calife Ali (que le salut soit sur lui) disait:


"La communauté qui adore Dieu par convoitise fait montre d'une adoration de commerçants; la communauté qui adore Dieu par crainte fait montre d'une adoration d'esclaves et la communauté qui adore Dieu par reconnaissance est celle des hommes libres".13

Le célèbre savant anglais Owburry a une opinion qui s'accorde avec le contenu de cette citation. Il disait:

"Celui dont l'âme s'emplit de l'amour de Dieu qui témoigne de sa gratitude envers son Seigneur semble s'engager comme s'il n'avait ni volonté ni choix, non dans l'espoir d'une récompense ou dans la crainte d'une punition, mais uniquement par amour de Dieu. Celui qui agit en bien et qui ferme les yeux sur une mauvaise action par volonté d'être récompensé ou par peur d'être puni ne doit pas s'onorgueillir de son acte ou de cette piété et ne doit pas être considéré parmi les élus, car il n'est rien d'autre qu'un commerçant qui oeuvre pour son propre intérêt et pour s'éviter toute nuisance; une sorte de salarié qui supporte tout dans l'attente de son salaire.


Certes, au vu de ces gens qui arrachent leurs racines de leurs propres mains par ignorance, souillant leurs âmes par leur désobéissance et refusant d'adorer Dieu, au vu de ceux-là, il est possible de compter les "salariés" qui agissent par désir de récompense ou pour éviter la punition, relativement comme des bienfaisants.

Cependant, nul doute que ce qui nous pousse à les considérer comme des bienfaiteurs est chose vile, en vérité. Il aurait été certes plus beau s'ils avaient porté leurs regards vers de plus lointains horizons, pour adorer Dieu du fait qu'Il est le Seul qu'on doit adorer. Ceux qui gaspillent leur existence par tentation des jolies choses périssables n'attendent point de profits de cette attitude, car ils espèrent autre chose, de plus sublime, et qui n'obéisse pas à des objectifs purement matériels: ils cherchent la beauté, car ils sont épris d'arts. Ils veulent prendre la beauté aux multiples couleurs et facettes pour l'exposer et la faire admirer. C'est là leur seule motivation.


Si seulement nous étions comme ces propriétaires de galeries d'art, prêts à purifier nos âmes des tentations matérielles et nous consacrer à nulle autre chose qu'à l'adoration de Dieu, Unique et Eternel. Cela est la vraie religion qui élève nos âmes au sommet de la plénitude"14

Plus la foi de l"homme en Dieu croît, plus nous remarquons dans ses actes les signes de la loyauté. Ainsi, la recherche du contentement de Dieu domine ses actes et réprime ses tentations et ses penchants. Celui-là agit alors en toute chose sans craindre la réprimande ou souhaiter la récompense.

Le Calife Ali (que le salut soit sur lui) disait:


"Seigneur, je ne T'ai adoré-lorsque je l'ai fait ni par peur de Ton enfer ni par envie de Ton paradis, mais parce que je T'ai trouvé digne de l'adoration, alors je t'ai adoré"15

Le Coran rapporte du prophète Salomon (que le salut soit sur lui) qu'il disait: "Disposes-moi Seigneur à rendre grâce pour le bienfait dont Tu m'as comblé ainsi que mes père et mère et que j'oeuvre le bien que Tu agrées"16 se fixant comme objectif l'agrément de Dieu. Alors que les actes soient la voie pour se rapprocher de Dieu et obtenir Sa grâce.


Nous devons nous pencher sur le fait que l'adoration n'est pas restreinte, dans l'Islam, à ces instants de prière et d'accomplissment des rites, car l'adoration, en Islam, est plus vaste et plus large. Elle touche à toute chose et à tous les comportements dans la vie, de l'adoration par les prières, à la pensée et à la perception ainsi qu'à tous les actes quotidiens. Tant que le but et l'orientation qui président à l'acte sont dirigés vers Dieu, l'acte est adoration.

Autrement dit, l'Islam a fait de l'adoration le socle sur lequel repose tous les actes de la vie, sinon toutes ces attitudes et tous ces comportements à ces moments furtifs n'auront pas grand sens. Ce qui importe le plus c'est que le comportement soit basé sur ce socle de manière claire et francehe et que l'homme reconnaisse l'Unicité de Dieu et le mérite de Son adoration, non pas seulement par le verbe, mais aussi par l'acte.

De même, l'adoration en Islam ne signifie pas uniquement que la probité et la piété soient présentes dans le coeur de l'individu au moment d'accomplir les rites, s'en désintéressant après cela pour s'abandonner ensuite aux tentations et aux instincts primitifs, perdant toute vertu et tout sens du bein. En réalité, il est tel le voyageur qui hésite à atteindre sa destinée et à profiter de la lumière qui illumine sa route dans les moments sombres de l'existence.

Ainsi qu'il est dit dans le Coran: "Ce n'est pas charité que de tourner vos visages vers l'Orient ou l'Occident. Mais c'est charité, oui de croire en Dieu et au Jour Dernier et aux anges et aux livres et aux prophètes, de donner son avoir pour l'amour de Dieu aux proches et aux orphelins et aux pauvres et à l'enfant de la route et aux mendiants et à délier les jougs et d'établir l'office et d'acquitter l'impôt. Et ceux qui remplissent leurs engagements lorsqu'ils se sont engagés et ceux qui endurent dans l'adversité et la détresse et lors de la guerre. Les voilà les Véridiques! Et les voilà les Pieux!"17

L'essentiel dans l'éducation religieuse est qu'il existe entre l'homme et son Créateur un lien indéfectible et que l'individu n'ait de peur, d'amour et de renoncement que pour Dieu, car Celui-ci est l'Unique référence pour toute chose et à tout monent de la vie.

Ce genre de relation vive et profonde entre Dieu et les hommes complète toute chose et, lorsqu'elle est rompue, le sens des choses disparait. De même qu'elle confère à l'individu ces vertus et ces qualités qui font son humanité.

Les qualités humaines ont, en réalité, leur source dans la croyance en dieu et l'obéissance à Ses commandements. Nous ne pouvons, en conséquence, attendre d'un individu qui ne noue pas de lien avec son Créateur qu'il soit dôté des qualités et vertus humaines qui se retrouvent uniquement chez le Croyant.

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