Mar07162024

mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

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La nature pure non souillée

La nature pure non souillée



Le prophète de l'Islam a dit:

"Tout nouveau-né vient au monde avec une nature vierge (fitrah) jusqu'a ce que ses parents en fassent un juif ou un chrétien..."11

L'imam Ali dit dans ses recommandations à l'un de ses enfants:

"Le coeur du nouveau-né est comme une terre non semée; elle accepte tout ce qu'on y jette. J'ai donc commencé à t'inculquer la bonne conduite avant que ton coeur ne durcisse, et que ton fond soit occupé (par d'autres pensées)"12

Par conséquent, non seulement l'homme ne naît pas criminel, mais encore il existe dans l'être de tout homme une force qui le pousse du côté du bien et de l'utile. Chaque fois qu'il s'écarte du parcours, elle l'y ramène. Les philosophes disent que toute nature soumise à force dominante éprouve un puissant désir de retourner à son état premier. Depuis l'Antiquité, ces philosophes répètent que la raison spéculative est la faculté humaine la plus sublime, alors que la capacité de perception du réel au moyen de cette faculté est très limitée, et ne présente pas toutes les garanties d'efficacité.

Dans maints domaines, la raison se montre sans effet, comme dans le cas du jugement équitable des condamnations des criminels et des délinquants, ou dans le fait de donner des ordres en vue de faire le bonheur d'autrui. En conséquence, il est nécessaire que dans la conscience de l'homme, il y ait une autre faculté indépendante de la raison, qui serait la source de la plupart des sentiments de bien, de l'altruisme, de la quête de la perfection, afin que par elle on puisse interpréter les actions morales.

Le Coran enseigne que l'amour de la foi, la haine de l'impiété, de la dépravation et de la désobéissance, a été déposé en l'homme, de façon innée. En créant l'argile adamique, Dieu n'a pas seulement insufflé en elle la connaissance et la foi; Il a aussi orné le coeur humain de bien d'autres qualités comme l'amour du bien, le désir d'être utile. Il l'a informé que la haine de l'impiété, l'amour de la foi a été déposée en lui, de façon que l'esprit soit conduit tout naturellement à cultiver les vertus.

Le Coran dit en effet:

"Mais Dieu vous a fait aimer la foi, et l'a embellie dans vos coeurs, et Il vous a fait détester l'impiété, la dépravation et la désobéissance"13

Hâfez, le célèbre poète persan du treizième siècle a dit:

Toute cette bonté, cette fidélité qu'il y a entre nous,
Je ne me les suis pas imposées: je suis né avec!

Bertrand Russel dit:

"Jadis, on pensait que les vertus reposaient sur la volonté. On admettait que l'être humain avait un trop-plein de tendances mauvaises, qu'on ne pouvait dominer que par une seule faculté, la volonté. Il semblait que l'élimination de ces tendances perverses était impossible, que tout ce qu'on pouvait faire était de les maîtriser par la volonté.

L'homme à leurs yeux était comparable à un criminel ou à un policier. On ne se représentait une société qui serait débarrassée un jour des personnes que la nature prédisposait au crime. Pour cette raison, le mieux que l'on pouvait faire était d'établir un nombre suffisant de centres policiers, de façon à dissuader les criminels, et lorsqu'il se trouvait quelqu'un pour défier ces mesures, il était sévèrement puni.

Cette théorie n'est pas admise par la psycho criminologie qui considère que dans la plupart des cas, il est possible de contenir les instincts pervertis par le moyen d'une éducation adéquate. Tout ce qui peut s'appliquer à la société peut aussi s'appliquer aux individus".14

Jean-Jacques Rousseau écrit à ce propos dans son célèbre Emile ou de l'éducation:

"Au contraire, un jeune homme élevé dans une heureuse simplicité est porté par les premiers mouvements de la nature vers les passions tendres et affectueuses: son coeur compatissant s'émeut sur les peines de ses semblables; il tressaille d'aise quand il revoit son camarade, ses bras savent trouver des étreintes caressantes, ses yeux savent verser des larmes d'attendrissement; il est sensible à la honte de déplaire, au regret d'avoir offensé.

Si l'ardeur d'un sang qui s'enflamme le rend vif, emporté, colère, on voit le moment d'après toute la bonté de son coeur dans l'effusion de son repentir: il pleure, il gémit sur la blessure qu'il a faite; il voudrait au prix de son sang racheter celui qu'il a versé; tout son emportement s'éteint, toute sa fierté s'humilie devant le sentiment de sa faute. Est-il offensé lui-même: au fort de sa fureur, une excuse, un mot le désarme; il pardonne les torts d'autrui d'aussi bon coeur qu'il répare les siens.

L'adolescence n'est l'âge ni de la vengeance ni de la haine; elle est celui de la commisération, de la clémence, de la générosité. Oui, je le soutiens et je ne crains point d'être démenti par l'expérience, un enfant qui n'est pas mal né, et qui a conservé jusqu'à vingt ans son innocence, dans la physiologie et les hormones. Il sera, le plus aimant et le plus aimable des hommes. On ne vous a jamais rien dit de semblable..."15

De son côté Waldo Emerson écrit dans La philosophie sociale:

"Les vertus existent dans les âmes fortes; ces dernières les contiennent toutes. L'âme humaine aspire à la pureté, l'équité et le bien, alors qu'elle est supérieure à toutes ces qualités. Ainsi, prêcher la vertu sans parler de la nature de l'âme humaine, c'est commettre un manquement envers elle. L'enfant qui reçoit une bonne éducation possède toutes les facultés naturelles, sans avoir fait d'effort pour les acquérir. Parlez avec le coeur de l'homme, vous le trouverez sûrement plein de vertus"

Par conséquent, et en accord avec l'enseignement de l'Islam, et la tendance des théories savantes contemporaines, l'homme vient au monde doté d'une nature pure, d'une âme saine suivant les lois de la génétique, Les états de perversion sont accidentels en lui, et ne procèdent pas de sa nature foncière.

Les déviations par rapport aux normes naturelles originelles, la perversion des instincts, ne conduisent pas seulement à l'apparition de maladies psychiques, mais aussi à l'obstruction du chemin de l'âme par des complications particulières. Autrement, l'homme est apte de par ses tendances innées, à cheminer vers la perfection à grands pas et avec résolution. Nous devons prendre en compte que le milieu social a des effets sur les cellules cérébrales, exactement comme les différents effets de l'environnement sur la croissance des différents végétaux. T

out homme vit avec des cellules cérébrales qui lui sont propres et qu'il a reçu de ses parents à plusieurs degrés suivant les lois de la génétique. Les cellules cérébrales ne sont jamais semblables dans leur organisation d'un homme à un autre. La différence est évidente dans la physiologie et les hormones.

L'environnement influe de façon particulière sur chacune des graines d'une plante. Il en va de même quant à son influence sur chacune des cellules cérébrales. Dans un milieu donné, la vie connaitra tel effet et acquerra tel ou tel trait distinctif incomparable avec un autre trait. Nous voyons ainsi que deux enfants de mêmes parents peuvent présenter une dissemblance frappante, alors qu'on s'attendrait à ce qu'ils possèdent des caractères communs.

La prédication des prophètes divins repose sur le fondement de la nature unitariste et de la nature morale. Ces principes naturels sont aussi la base de l'éducation de l'homme conforme à son intelligence. La fonction des prophètes, à travers leur mission et les livres célestes qu'ils ont apportés, consistait surtout à réveiller les hommes à leur nature primordiale, comme à un capital enfoui en eux et dont ils n'avaient pas conscience...

C'est là un point d'une extrême importance: nous pouvons nous rééduquer, nous améliorer et nous perfectionner grâce à notre nature même. Il ne faut cependant pas oublier que les instincts indociles influent sur le fonctionnement de cette nature, tendant à l'affaiblir, à la corrompre. Il importe par conséquent que nous les maîtrisions, que nous en prenions bien les rênes en main, faute de quoi nous ne tirerons pas un parti convenable du trésor enfoui en nous. La réalisation de l'équilibre dans les sentiments, les pensées et les actes supposent la connaissance du point d'équilibre et demandent un effort soutenu et de grands sacrifices.

Comme dit Aristote:

"La vertu est le moyen terme entre deux vices. L'un est l'excès, l'autre la négligence. Car la caractéristique de la vertu est précisément ce moyen terme dans les actions et les réactions. Par conséquent, le bien n'est pas chose facile. La connaissance du juste milieu en toute chose est hypothétique. De même la connaissance du centre d'un cercle n'est pas donnée à tout le monde, sinon à la personne qui est initiée à la géométrie.

S'il paraît à chacun que l'émotion ou la colère, ou encore la dépense d'argent sont des choses habituelles, il n'en demeure pas moins qu'il n'est pas facile pour tout un chacun de les éprouver au moment qu'il faut, pour le mobile qu'il faut, avec l'intensité qu'il faut, envers la personne qu'il faut, etc... C'est pourquoi il y a si peu de bien. Qui veut atteindre le juste milieu doit d'abord éviter de trop s'éloigner du moyen terme. Ainsi que le dit le conseil : "Eloignez votre vaisseau des marais boueux!"16

Il ne faut pas suivre la pente de son désir au point d'outrepasser les limites raisonnables, afin qu'en demeurant dans le juste milieu, on puisse se préserver de l'erreur..."
Le but de la vie doit être d'éduquer son âme, de la conduire vers la perfection. Et notre devoir consiste à ouvrir les fenêtres de nos coeurs pour y laisser entrer l'air pur du bien, de la sincérité, de l'amour et de la bonté.

La plupart de hommes consentent des sacrifices pour s'assurer une vie aisée et tranquille. Dans ce but, il leur arrive de supporter des privations qui les conduisent jusqu'au seuil de la mort; ils se privent du repos qui est pourtant le but même de leur effort. Ils s'imaginent ainsi que les moyens matériels acquis seront la cause de leur bonheur.

Or cette idée est non seulement une erreur de leur part, mais elle est souvent cause de leur malheur. Ils devront reconnaître s'être trompés de chemin, et s'être éloignés de la voie du bonheur. On ne peut obtenir une vie calme et sans souci en poursuivant des plaisirs éphémères, ou une richesse matérielle aussi illimitée soit-elle. Cette voie ne conduit pas à l'épanouissement de la vie. Bien au contraire, elle la flétrit, et n'aboutit qu'à la perplexité et à l'égarement de celui qui la suit.

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