Mar07162024

mise a jour :Dim, 20 Aoû 2023 9pm

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Le Coran et l'appel des instincts

Le Coran et l'appel des instincts



Nombre de savants estiment, aujourd'hui, que la théorie de Freud est dépassée et que la conscience fait partie d'un tout qui est l'homme. Les penseurs qui ont eu à étudier ce que recèle la raison et la nature humaine de droiture ne cessent, dès lors, de souligner le phénomène de la conscience et la tendance de chaque être à faire le bien de manière innée. De même, le Coran insiste sur cet aspect à travers ses versets et relève cette capacité de l'homme à faire la différence entre le bien et le mal: "Et par l'âme et comme Il l'a ordonnée en sorte qu'il lui a inspiré son libertinage de même que sa piété."17

Selon Jean-Jacques Rousseau:

"Il est vrai que l'homme, tout homme, ne recherche rien d'autre que son propre bonheur. Mais nous ne devons pas oublier qu'il y a un bonheur moral qui découle des plaisirs spirituels et pour lesquels les meilleurs se sacrifient. C'est pour cela que nous disons que les premiers sont des hommes sans coeurs qui n'oeuvrent que pour le profit matériel pour eux-mêmes. Ainsi donc, l'activité de la conscience n'a aucun lien avec les jugements de la raison, mais elle est plutôt la résultante d'un certain sentiment inné. Et à supposer que nous ne puissions atteindre la nature même de la conscience par nos propres moyens, du moins nous pouvons en ressentir la présence et l'existence de manière profonde.

Ô conscience, toi qui représente l'appel divin en nous, toi qui est notre guide et qui nous préserve des errements, toi qui guide notre raison, qui juge du bien et du mal sans erreur, toi qui rapproche l'homme de son créateur, qui polisse et éduque sa nature et qui concilie nos actes avec les lois morales. Si ce n'était toi, je ne pourrai appréhender en moi cet être qui me distingue des animaux, qui me rend différent d'eux par mon entendement et ma raison diminuée et désordonnée, qui fausse mes jugements et me rend fautif par mes actes et commettant erreur sur erreur.

Mais ce guide ne suffit pas, il faut encore bien le connaître et le comprendre. Et, dans ce cas, si la conscience parle aux coeurs, pourquoi si peu d'entre-deux. l'écoutent-ils? Oui. Depuis si longtemps que nous la repoussons et l'humilions, elle ne nous parle plus et ne nous réponds pas. De fait, sa présence ou son absence nous est tout autant difficile à supporter. De même qu'il est difficile pour celui qui n'apprécie plus les désirs spirituels de les rechercher."18

Quand au Professeur Friedman, il rapporte les observations suivantes:


"L'appel de la conscience fait partie de la personnalité humaine, car rien ne vient par l'éducation et l'enseignement. Et quiconque parvient à une position dans la société ou devient l'un de ses dirigeants ne doit être guidé que par sa conscience pour agir au mieux et éviter l'erreur."19

Selon un autre psychologue:

"La conscience n'est pas un réflexe artificiel. Elle est un élément humain naturel et profond. Car l'homme ne peut quelque soit son désir étouffer ou enterrer sa conscience. Ainsi, le fait que la conscience résiste aux plus graves maladies et même aux atteintes de l'âme et à la folie et persiste après l'extinction de la raison ne faite que renforcer la conviction que la conscience occupe une grande place et un rang élevé dans l'âme humaine.

Certains scientifiques se demanderont: la conscience ne serait-elle pas la résultante de l'éducation et de l'enseignement religieux? Pour y répondre, nous devons nous rappeler que les anthropologues ont mis à jour, dans leurs fouilles, ce qui s'apparente à d'anciens rites qui représentent la conscience comme un état de contemplation chez les anciennes tribus et l'adoration des dieux. Ce qui prouve l'existence de la conscience depuis que l'homme a été crée. Nier ce fait équivaut à ignorer la nature de l'être humain."20

Dieu Lui-même, après nous avoir rappelé les dons qu'Il nous faits, celui de la vue, du parler et de la raison, rapporte Son orientation de l'homme vers le bien et le mal par ces paroles: "Ne lui avons-Nous pas assigné deux yeux et une langue et deux lèvres? Et Nous l'avons guidé aux deux voies."21

Ceci ne nous démontre-t-il pas que l'homme a appris la distinction entre le bien et le mal à l'école de la création: "Oui, c'est Nous qui créons l'homme d'une goutte de mélange de sperme pour l'éprouver. Nous l'avons donc fait entendre et voir."22

Samuel Smiles nous dit:

"Les grands esprits et les idées sublimes sans la conscience qui les guide et les oriente ne sont que des éclairs vifs qui peuvent aveugler l'homme et causer sa porte. Car la conscience est cet élément qui le maintient ferme et droit et l'empêche à s'écarter de la bonne voie.
La conscience enseigne au coeur les bonnes moeurs. Elle éduque l'homme et lui montre la voie; elle lui inculque la pensée juste; elle fortifie sa foi, à vivre dans la décence. Sans elle, les sentiments purs ne pourraient croître et arriver à maturité l'intérieur de l'âme humaine."23

Il est dit dans le Coran: "Non, J'en jure par le jour de la Résurrection! Mais non. 'J'en jure par l'âme grande réprimander!"24 Dans ce verset, Dieu nous rappelle cette voix intérieure qui nous vient du tréfonds de nous-mêmes et qui nous reproche nos pêchés et nos fautes, à savoir ce que Dieu appelle "l'âme grande réprimandeuse". Cette force intérieure qui nous réprimande et qui les psychologues ont appelé la "conscience".

Selon le professeur Otto Friedman:

"Il n'est pas rare de remarquer que beaucoup de personnes passent du temps dans les bars ou les auberges, à consommer des boissons alcoolisées, ou alors parient leur argent, ou bien jouent au tennis, sans pour autant éprouver du plaisir, car elles souffrent de maux intérieurs. C'est-à-dire qu'elles entendent une voix qui vient d'eux-mêmes et qui les réprimande et leur dit: Tu passes ta vie à ne rien faire! Et cette voix n'arrête pas de retentir dans leur conscience.

Parfois, une idée traverse l'esprit de ces personnes, les invitant à abandonner ce plaisir vain pour s'occuper plutôt de l'éducation de leurs enfants, à faire de l'agriculture, de l'apiculture ou s'adonner à toute autre activité utile. C'est la conscience qui les pousse ici au bien et à agir au mieux de leur intérêt et de celui des autres. C'est alors que l'homme se compare aux autres gens et apaise sa conscience. Ainsi, plus l'homme écoute sa conscience, plus sa force de caractère et sa stabilité morale sont-elles augmentées et raffermies. Au contraire, Plus il s'éloigne de l'appel de sa conscience et plus il versera dans la brutalité et les fautes."25

Il peut arriver, parfois, que l'homme se trompe et se livre à ses penchants, ce qui le fera souffrir et regretter toute son existence d'avoir eu ses instants de faiblesse. Il se sentira alors malheureux et abattu, comme le dit le Calife Ali (que le salut soit sur lui): "Combien le plaisir d'une heure a-t-il engendré de longue tristesse."26

La communauté humaine a toujours tiré profit de la conscience, tout au long de son histoire. Mais pour ceux qui n'éprouvent aucun sentiment et qui n'ont aucune conscience, que ne font pas la différence entre le bien et le mal et qui passent leur vie durant à manger, à dormir et à assouvir leurs désirs, ces personnes- là sont esclaves de leurs impulsions et de leurs instincts bestiaux; elles sont comme une planche dont se jouent les vagues.

De ce fait, la société qui les abrite ne peut aucunement compter sur eux. Car lorsqu'on confie une mission qui nécessite de celui qui en est de la conscience, il est important de s'assurer que celui-ci est guidé par elle. Il serait aberrant et irraisonnable de confier cette tâche à une personne dont on sait qu'elle n'obéit point à sa conscience, encore moins à celle qui l'ignore et va à son encontre.

L'Islam, à ce propos, a donné une importance toute particulière à la conscience et insisté sur le fait que l'élévation de l'âme par la réflexion et le travail individuel et social résulte de l'obéissance à la conscience. L'Islam oeuvre, par ses principes, à cultiver dans l'âme humaine une tendance à éviter de nuire aux autres, même dans les moments de colère et de frustration. Il avertit, à travers le Coran, les gens d'agir ainsi: "(...) Et que la haine d'un peuple ne vous invite pas à ne pas faire l'équité. Faite l'équité: c'est plus proche de la piété."27 Cela signifie qu'il n'est permis à personne, pour quelque raison que ce soit, d'agresser les autres et de fouler aux pieds leurs droits.

La loi interdit à l'homme de commettre des infractions à son encontre, par le seul pouvoir qu'elle ait à son égard et du fait des moyens limités qu'elle possède. Par contre, l'Islam, à travers l'intérêt qu'il porte à l'éducation de la conscience de ses adeptes, fait que ceux-ci perçoivent par eux-mêmes la nécessité de s'abstenir de certaines actions afin de se rapprocher spirituellement de leur Créateur. Nul doute que ce sentiment, cette attitude morale et cette foi offrent plus de quiétude à l'homme et concourent aux objectifs de l'éducation.

L'Islam croit qu'il est possible d'atteindre les objectifs même d'une existence heureuse par l'entraide, les relations amicales et l'affection que porte chaque être humain et qu'il ressent pour ses semblables. Il appelle ainsi les gens à ces sentiments nobles et à bâtir leurs relations sur la base de la fraternité et de la concorde.

Ainsi, le musulman a conscience que l'Islam, par sa lumière, lui montre la voie à suivre, sauf s'il ne veut pas se donner la peine de fraterniser avec ses semblables et de comprendre autrui.

Selon l'Imam Sâdeq (que le salut soit sur lui), le Prophète (que le Salut de Dieu soit sur lui) disait: "Le croyant a envers ses semblables sept responsabilités que lui impose Dieu Tout Puissant: le respecter, l'aimer, le réconforter dans ses biens, veiller sur lui en son absence, lui rendre visite en cas de maladie, assister à son enterrement et ne dire de lui que du bien après sa mort."28

L'homme obéit donne à son innéité et fait la distinction entre le bien et le mal tant que cette innéité n'est cachée par rien. Tandis que la conscience enchaînée par les penchants et les désirs inassouvis ne peut aucunement rendre compte de sa réalité. De ce fait, lors d'évènements brutaux, tels les guerres et les troubles révolutionnaires, la conscience est rudement ébranlée et peut même s'arrêter de fonctionner. De même que les fausses convictions qui sont les plus puissants moteurs de l'homme, peuvent atteindre durablement la conscience et, par conséquent, causer d'irréparables dégâts à l'humanité toute entière.

La différence qui existe entre un homme qui est doué d'une conscience et un autre qui n'a aucune conscience est semblable à la différence qui sépare le ciel de la terre. Car l'affrontement et le désaccord qui existent entre ces deux types d'homme sont plus acharnés que ceux pouvant exister entre l'homme et tout autre créature sur terre.

Si le feu peut brûler tout ce qu'il touche, par le simple fait que sa nature même est de brûler, il ignore qu'il occasionne par la même des souffrances; l'être humain qui ne jouit pas de la conscience est, par contre, conscient de ses actes et, de ce fait, il sait qu'il fait du tort volontairement à ses semblables, La répétition des pêchés ne fait que jeter un voile sombre sur la nature innée de l'homme.

Ainsi, le pire des criminels poursuit-il ses crimes sans ressentir aucun sentiment de culpabilité pour les mauvaises actions qu'il a commises ni remord de sa conscience. Mais cela est une exception qui s'apparente au "sadisme".

La société ne peut instaurer une véritable justice sociale que si les hommes qui la composent sont portés par un élan de l'âme qui les guide et les pousses dans la voie du bonheur, et de l'honneur et auquel ils obéissent. Si les hommes faisaient partie d'une seule nation constituant une véritable entité, celle de leur humanité, le problème ne se poserait plus de cette façon, car ils seraient alors comme les différents organes d'un même corps ou bien comme les pièces d'une seule et même machine.

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